Greenpeace s’insurge contre la déforestation accélérée en Afrique

L’ONG de protection de l’environnement Greenpeace tire la sonnette d’alarme face aux menaces de déforestation accélérée en Afrique.

Dans un rapport publié mardi 23 février 2016, l’ONG de protection de l’environnement, s’intéresse aux plantations d’hévéas et de palmiers à huile exploitées par un groupe luxembourgeois, la Société financière des caoutchoucs (Socfin) présente dans huit pays africains et qui refuse de prendre des engagements de protection des forêts.

Greenpeace interpelle par ailleurs l’homme d’affaires français Vincent Bolloré, très actif en Afrique.

«Le groupe Bolloré est actionnaire à hauteur de 38,75 % exactement de la Socfin », explique Cécile Leuba, chargée de campagne forêt chez Greenpeace France.

«C’est pour cela qu’aujourd’hui, on s’adresse directement à Vincent Bolloré pour lui demander de s’engager contre la déforestation et de faire pression sur cette entreprise, la Socfin, pour qu’elle aussi puisse s’engager contre la déforestation. », précise-t-elle.

En République démocratique du Congo (RDC) par exemple, la Socfin aurait une concession de 29 066 hectares dont 6 090 plantés. Environ 20 000 hectares de forêts denses sont donc potentiellement menacés.

«Jusqu’à présent, la Socfin refuse de publier une politique zéro déforestation qui réponde aux standards les plus élevés », regrette Cécile Leuba.

De son côté, Vincent Bolloré botte en touche et dit n'être qu'un facilitateur du dialogue entre la Socfin et la société civile.

De plus en plus d’investisseurs, de planteurs et de courtiers de palmiers à huile et d’hévéas s’intéressent beaucoup à l’Afrique et particulièrement au bassin du Congo, la deuxième forêt tropicale de la planète après l’Amazonie.

Avec ses 250 millions d’hectares de superficie, dont 57% en République démocratique du Congo et 10% au Congo-Brazzaville, le Bassin du Congo est le second poumon écologique du monde.

Il regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, le Tchad, la République démocratique du Congo, le Rwanda et São Tomé et Principe.

Comparées à d’autres forêts tropicales, les forêts du Bassin du Congo sont relativement intactes. Cependant, si la déforestation et la dégradation de la faune se poursuivent à un rythme accéléré, les forêts du Bassin du Congo pourraient connaître une destruction de même ampleur que celles survenues pour les forêts de l’Afrique de l’ouest et celles de l’Asie du sud-est.

La lutte contre le réchauffement à effet de serre et le réchauffement de la planète passe donc par la protection de cette forêt humide qui libère l’oxygène indispensable à toute vie sur terre.

Jean-Jacques Jarele SIKA