La voirie municipale de Brazzaville attend un visage affiné

Les pluies qui se sont abattues à Brazzaville ont presque détruit tout son réseau routier, le rendant incapable de favoriser une meilleure fluidité de la circulation. La plupart des routes que compte la capitale congolaise sont en mauvais état. Une situation qui interpelle plus que jamais les autorités compétentes, pour une éventuelle cure de jouvence. Les populations, qui attendent toujours la concrétisation du slogan « Brazza cent jours : rendons le sourire à notre ville capitale », estiment que la pratique du saupoudrage est toujours en vigueur.

L’état de la voirie de la capitale congolaise fait peine à voir. En mai dernier, la Mairie de Brazzaville a mis les bouchées doubles pour reboucher les trous qui jalonnent la chaussée. Une mesure d'attaque pour remédier au plus pressé, à la mauvaise qualité des routes de la première ville du pays, affirmaient les initiateurs de l'opération.

Nonobstant ce plan d’urgence de résorption des nids-de-poule après la grande saison des pluies particulièrement rude, les brazzavillois affirment « vivre un cauchemar ». La plus part des chaussées dans plusieurs arrondissements ne tiennent plus que sur un côté en raison de nids de poules gravement béants, qui compliquent la circulation.

«Nous sommes très gênés sur ces routes devenues extrêmement défoncées qui prennent la forme des pistes d'éléphants. L'on est tous les jours contraint à des manœuvres inimaginables qui, sont souvent la cause de nombreux accidents », affirme M. Justin Ondongo au volant d'un véhicule administratif.

«Franchement, c'est la ‘‘jungle routière'', un véritable chemin de croix pour les usagers de la route», soutient le chauffeur d'un taxi périphérique.

Lors du lancement de l'opération « Brazza cent jours : rendons le sourire à notre ville capitale », dont les résultats sont plus que douteux sur le terrain, un collaborateur du maire de Brazzaville, avait reconnu qu' « il est impossible de parcourir 1 Km à Brazzaville sans rencontrer des trous, c'est pour cela que nous allons nous limiter à boucher les nids de poules dans un premier temps».

Un autre collaborateur du maire de Brazzaville avait aussi estimé que les routes ne pouvaient être complètement réhabilitées. «Cette opération est classée dans le domaine des grands travaux et nécessite un investissement conséquent », avait-il justifié.

«Nous sommes fatigués d'attendre, c'est pourquoi nous bouchons avec nos moyens, ces nids de poules », a déclaré un vieil homme de 60 ans à Mfilou. Celui-ci, en compagnie de quelques gamins d'environ 9 à 11 ans, bravaient leurs âges en soulevant et cassant des cailloux pour boucher les trous dans le 7ème arrondissement de la capitale congolaise.

En compensation de leur énergie, ou plutôt pour les encourager, certains automobilistes, de passage, déposent une pièce de 100 FCFA dans une corbeille que tient dans ses mains un adolescent.

«Si la somme collectée équivaut au prix d'un sac de ciment, ils achèteront du ciment pour faire un mortier qu'ils verseront sur les cailloux », lance un taximan, ajoutant c'est presque ainsi maintenant dans toute la ville, même si quelques jeunes voyous profitent de la même action pour nous rançonner.

Pour certaines chaussées qui n'ont pas vu passer les engins de la Mairie, le déclin se poursuit.

Sur la voie principale du quartier Sadelmi ainsi que de celle partant de Moukondo en direction de Mayama, en passant par la cité des 17, les faits sont patents et plus douloureux.

Sans plus tarder, il y a une impérieuse nécessité d'entreprendre, des travaux de réhabilitation des routes de la capitale dont l'importance et le caractère vital pour ses habitants, se passe de commentaire.

Depuis plusieurs années, le réseau routier de la capitale congolaise demeure dans un piteux état, malgré la réfection de quelques axes. Selon des techniciens, il y a un problème réel de curage des caniveaux.

Suite aux nombreux échecs dans l'entretien routier à Brazzaville, le gouvernement devrait peut être associé aussi le génie militaire dans ces opérations pour le désenclavement de certains quartiers de la capitale.

Brazzaville, qui abrite dans quelques jours les festivités du 59ème anniversaire de l'Indépendance du Congo est donc à la croisée des chemins. La question de la route est donc l'un des grands défis à relever.

En juin 2016, le président congolais, Denis Sassou Nguesso dont la politique se résume désormais en « j'ai dit, j'ai fait », a demandé au premier ministre Clément Mouamba, de mettre en place un Comité interministériel chargé de gérer le problème des érosions et voiries urbaines qui se pose dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire.

Pour les populations, l'urgence commande que les actions de ce comité soient opérationnelles le plus vite possible.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville