Londéla-Kayes : Destruction de l’environnement par une société chinoise

Un chantier minier installé à Londéla-Kayes dans le Niari (sud) par la société Chinoise, Dawa-Energie-Congo, qui exploite les minerais sur la montagne Kengué, soulève beaucoup d’inquiétude de la part des populations. Aucun respect de l’environnement et non-respect du cahier de charge, c’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par des habitants qui ont dénoncé récemment au village Moutombo, le comportement des responsables de la société chinoise.

Selon Pierre Touala, chef de famille du clan Kouanga, la gestion et l’exploitation du chantier posent un sérieux problème environnemental, notamment « la mauvaise qualité de l’eau après le travail de l’entreprise ou les poissons morts ».

Cette exploitation inquiète la communauté locale, surtout le non-respect du cahier de charge de cette entreprise : la gestion durable de l’environnement et les investissements communautaires.

Au niveau écologique, la société a dévasté une partie de la forêt, et a laissé des sites à l’état brut, avec les trous et les montagnes de terre tamisée, selon Pierre Touala.

Il est très difficile pour le moment de vérifier ces informations auprès de l’entreprise qui reste très discrète. Au département des Mines, c’est encore le silence et le mutisme des responsables.

Des compagnies minières chinoises qui affluent au Congo-Brazzaville et y exercent sans tenir compte de leur cahier de charge. D’autres, avec des permis de recherche se permette d’exploiter en tout inégalité les mines congolaises sans que cela n’émeut l’administration minière les autorise.

Alors qu’ils avaient été mis en demeure par la ministre Arlette Soudan Nonault de respecter le cahier de charge de leurs activités, lesquelles étaient suspendues jusqu’à nouvel ordre, les travailleurs de la société Agil ont continué d’extraire l’or sur les sites contestés à Kellé (nord), au grand dam des populations qui ont effectué une descente sur zone, afin d’obtenir la cessation d’activités.

Écosystème dévasté, nappe phréatique polluée par des rejets cyanurés dont le contact avec la peau provoque des dommages sur celle-ci, le tableau dressé par les populations avait été conforté par la descente de la ministre du Tourisme et de l’environnement, Arlette Soudan Nonault, qui après avoir constaté, le 19 janvier dernier, les dégâts orchestrés par la société Agil dans les villages de la sous-préfecture de Kellé, dans le département de la Cuvette-ouest, avait pris la décision qui s’imposait.

Pourtant, depuis lors, la société chinoise a fait fi de la décision gouvernementale et refusé de quitter la forêt de Kellé où elle a continué ses activités, comme si les récriminations à son endroit n’étaient pas des plus graves.

Cent cinquante ruisseaux environ sur trente-six sites ont été abîmés. Les habitants n’ont plus d’eau ni pour boire ni pour se laver. Le contact de ces eaux avec le corps provoque d’intenses démangeaisons et on se gratte jusqu’à s’arracher la peau, d’où le vocable « Nkwaka Nzoka ».

Le site d’Andoubi 2 est, quant à lui, détruit entièrement et abandonné au mépris des lois de la République. Longomba, un autre site au village Otsouadzoko, à 40 km de Kellé, est le plus grand chantier qui a connu une vaste destruction.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville