Exploitation illégale du bois au Congo : La société civile brise le silence

Les exploitants illégaux de bois ne semblent pas trop effrayés, encore moins prêts à renoncer à leurs activités illicites, malgré les interpellations enregistrées ici et là. Pour ce faire, les militants de la société civile ont brisé le silence lors d’une conférence-débat, mercredi dernier à Brazzaville, animée par des acteurs de la société civile congolaise dont la fondation Niosi.

Selon la coordonnatrice de la Plate-forme pour la gestion durable des forêts, Sylvie Mfoutou Banga, l’absence de coordination entre les agences gouvernementales est à l’origine du « désordre ».

Pour Sylvie Mfoutou Banga, la politique forestière actuelle ne permet pas une gestion durable des ressources. De même, elle a pointé du doigt les exploitants, notamment les sociétés qui, selon elle, n’appliquent pas la politique de reboisement, ce qui détruit les forêts naturelles qui sont pourtant exploitables à la différence des forêts de plantations. Il faut donc prévoir des textes juridiques pour structurer durablement le secteur et des registres comptables sur les droits fonciers forestiers.

Pour pallier ces difficultés, Sylvie Mfoutou Banga pense qu’il faut renforcer le contrôle de l’Etat dans la collecte des recettes forestières ainsi que dans leurs dépenses et appliquer systématiquement les sanctions.

En plus de l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information, cette militante insiste sur la mise en œuvre des plans d’aménagement dans toutes les concessions forestières et les plantations industrielles dans les zones forestières afin de faire fonctionner le mécanisme de partage des bénéfices.

Le secteur forestier est l’une des principales sources de revenus du Congo et représente plus de 5% du Produit intérieur brut.

Depuis 2016, l’exportation du bois et des produits forestiers secondaires a atteint environ 6% des revenus générés par le secteur extractif du pays.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville