Congo – Environnement : L’île Mbamou dangereusement rognée par l'érosion fluviale

L'ampleur du danger a été révélé par l'association Mbongui. Du fait de l'action de l'eau, 'île Mbamou perd de sa superficie. Ce phénomène expose les arrondissements riverains de Brazzaville, notamment Talangaï, Ouenzé, Poto-Poto et Bacongo aux risques de graves inondations.

L’île Mbamou sert de barrière naturelle de protection de la rive droite du fleuve en réduisant le courant des eaux et en les dispersant, diminuant ainsi leur débit, avant qu'elles n'atteignent le rivage de Brazzaville et surtout cette zone des rapides.

L’association Mbongui que dirige Georges Okieri ainsi que les autres groupements villageois, qui militent pour la survie de l'île et de son potentiel touristique et agricole s'inquiètent de ce phénomène dévastateur.

En l’espace de deux semaines, confient t-ils, l’eau a déjà rasé plus de cent mètres, faisant disparaître la célèbre "Kin Malebo".

« Ce phénomène d’érosion fluviale a commencé à menacer depuis plus de trois ans sur l’île. Je pense que si rien n’est fait, d’ici  à dix ou quinze ans, nos enfants ne parleront pas de l’île Mbamou-Loubassa », s’est alarmé Georges Okiéri.

Quelques 1500 habitants vivent sur l’île. Certains se sont vus forcés de quitter leurs habitations, alors que l’île produit une grande quantité de fruits et légumes vendus à Brazzaville. La disparition progressive de l'île pourrait réorienter les eaux du fleuve vers les quartiers riverains comme Mpila et Poto-Poto, à Brazzaville.

Des initiatives visant à mobiliser les communautés contre cette menace sont entreprises par des organismes tel, l’ambassade des États-Unis qui a organisé une visite sur les lieux, le 2 décembre dernier, afin d’impliquer davantage les autorités locales, les groupements paysans, les médias, les organismes onusiens ainsi que d'autres partenaires.  

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville