Préserver les éléphants, en surveillant de près leur reproduction, tout en évitant que leur présence n’abîme l’écosystème, ne détruise des cultures et ne mette en péril des vies humaines, tels sont entre autres initiatives, les actions entreprises par les écogardes et les personnels de l’ONG française Noé, qui gère le parc national de Conkouati-Douli, situé dans le département du Kouilou. L’action combinée des écogardes du ministère de l’Économie forestière et des vétérinaires de l’ONG Noé, a permis de sauver et soigner un éléphant pris dans un piège.
À la périphérie et au sein même du parc national de Conkouati-Douli, les éléphants s’attaquent régulièrement à des plantations et, parfois, à des humains.
Ces troupeaux de pachydermes évalués à plus d’un millier de têtes, qui cherchent à se nourrir, font des dégâts considérables.
Les cultures de tarots, d’ignames, de manioc, ainsi que les bananeraies sont dévastées. Les humains rencontrés dans les champs sont attaqués. Certains s’en sortent avec des blessures, d’autres perdent la vie.
Dans les districts de Nzambi et de Madingo-Kayes, une trentaine de localités ont ainsi été victimes d’au moins une descente d’éléphants ces dernières années.
Il y a trois ans, deux chasseurs ont même été grièvement blessés et deux personnes tuées par des pachydermes à Tié-Tié, un village proche de la frontière gabonaise, ainsi qu’à Sialivakou, situé à environ 130 kilomètres au nord de Pointe-Noire.
Aussi, pour se protéger des pachydermes, les paysans exténués, n’hésitent pas à poser des pièges faits de filins d’acier couramment appelés câbles.
S’approchant au plus près des cultures non loin d’un village, un éléphant s’est pris la pâte dans un piège.
En se débattant, le mastodonte a comprimé davantage sa pâte lacérée, gravement blessée.
Son râle d’agonie ayant attiré les écogardes qui jamais ne baissent leur vigilance pour la préservation des écosystèmes dont ils ont la charge, la prise en charge est vite intervenue, grâce à des vétérinaires de l’ONG Zoé rapidement arrivé sur place.
Face à la gravité de la blessure, il a fallu anesthésier l’éléphant pour lui administrer les soins.
Naturellement, les soins ont consisté en la désinfection de la blessure avec de l’eau et les produits d’usage pour éviter une infection.
Puis, la pose des points de sutures, avec des matériaux appropriés pour le type de ‘’patient’’.
Le Parc National de Conkouati Douli (PNCD), d’une superficie de 5.000 km2, est situé au sud-ouest du Congo, à la confluence de la forêt équatoriale et de l’océan Atlantique, à la frontière avec le Gabon.
Conkouati partage sa frontière nord avec le Parc National de Mayumba (MNP) au Gabon, formant ensemble le Parc Transfrontalier Mayumba-Conkouati
Cette mosaïque de milieux forestiers, marins, d’eau douce (rivières et lagunes), et de savanes, fait de cette aire protégée la plus riche en biodiversité du Congo.
La grande faune emblématique d’Afrique Centrale y est présente : l’éléphant de forêt, le gorille d’Afrique de l’Ouest, le chimpanzé, le léopard et bien d’autres espèces.
Le Parc a été créé en 1999, en remplacement de la Réserve de Faune de Conkouati qui existait depuis 1980.
Le parc est aujourd’hui reconnu comme site Ramsar, et est inscrit sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le 13 avril 2021, la Ministre de l’Economie Forestière, Rosalie Matondo, et le Président de l’ONG Noé, Arnaud Greth, ont signé à Brazzaville un accord de partenariat pour confier la gestion du Parc National de Conkouati-Douli à l’ONG française pour une durée de 20 ans.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville