Congo – Transport routier : De la boue jusqu'aux genoux pour rallier Boko-Songo

Les dernières pluies, ainsi qu’on les nomment au Congo, ont rendu de plus en plus impraticable la route de Boko-Songo. Outre les accidents, les paysans et autres commerçants accusent la perte de leurs produits agricoles. Tous implorent les autorités politico-administratives tant départementales que nationales, de profiter de la saison sèche pour engager des travaux de réhabilitation de la route.

La route est présentée comme un maillon essentiel du développement, tant la circulation des personnes et des biens entres zones rurales et urbaines constitue un principal levier de la croissance.

Du coté de Boko-Songo, dans la Bouenza, c’est la croix et la bannière, pour rallier les autres localités du département. Ceux qui s’y aventurent savent quand ils partent, mais jamais quand ils arriveront à destination. Encore, faut-il qu'il avoir un mécanicien conséquent à bord du véhicule, capable de réparer les pannes occasionnées par l'état de la route. 

Même les cyclomoteurs qualifiés de « petits moyens » peinent à se frayer le chemin.

La boue collante rend le trafic difficile. En certains endroits, on a la boue jusqu’aux genoux. Et quand un véhicule s’y embourbe, en sortir est une véritable gageure.

Il n’est pas exclue que du fait de la boue, les roues manquent d’adhérence et conduisent le véhicule à se renverser au moindre ballottement.

Entre-temps, du fait de la rareté des moyens de locomotion, que de produits vivriers jetés, faute de ne pouvoir les transporter vers les marchés urbains, la consommation locale étant très réduite.

Même quand ils sont transportés, les produits pourrissent en chemin, sans espoir de les voir arriver à destination.

Et puis, les autorités se soucient-elles d’une situation de détresse nécessitant une évacuation d’urgence ? Quelle catastrophe ce serait!

De cette situation, récurrente à chaque saison de pluie, les populations ont mainte fois interpellé les pouvoirs publics et même les élus de la localité, afin que soient trouvées des solutions pérennes, hélas en vain.

Ces populations devront prendre leur mal en patience, jusqu’aux prochaines législatives, quand elles vont à nouveau être abreuvées de promesses de réhabilitation de la route, question de quémander leur vote.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville