Le Congo ne doit plus dépendre du pétrole, avertit Pierre Ngolo

Afin de réduire sa dépendance au pétrole qui génère la quasi totalité de ses recettes en devises étrangères, le Congo-Brazzaville doit vite diversifier ses exportations, juge le président du Sénat, Pierre Ngolo, lors de ses échanges mercredi 17 mai 2023 à Brazzaville, avec la délégation des experts conduite par Abdoul Salam Bello, administrateur de la Banque Mondiale.

L’économie du Congo, frappée par le double choc de la chute des prix de l’or noir et de la pandémie de coronavirus, dépend très fortement du pétrole et cette situation doit rapidement cesser, met en garde le président du Sénat, Pierre Ngolo.

Souhaitant diversifier les exportations du Congo, troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, derrière le Nigeria et l'Angola, Pierre Ngolo, estime que le pays peut développer d’autres ressources : «Il faut donc tout faire pour qu’on ne dépende plus du pétrole, qu’on développe d’autres ressources, par exemple, le secteur des mines et la tendance aujourd’hui, c’est de le porter très haut ».

La dépendance quasi totale de l'économie nationale à la rente pétrolière est très fatale pour l'intelligence et l'esprit d'initiative.

Au Congo-Brazzaville, membre de l’OPEP, le pétrole représente 90% de ses exportations et 50% de ses revenus.

Quinze permis de recherche sont en cours de validité à ce jour et 38 champs en phase d’exploitation. Neuf sociétés opèrent actuellement les champs pétroliers du Congo-Brazzaville : AOGC (congolais), Congorep (joint-venture Perenco-SNPC), Eni Congo (italien), Mercuria (suisse), Pelfaco (nigérian), Perenco (franco-britannique), la SNPC (congolais), Total E&P Congo (français) et Wing Wah (chinois).

Total E&P Congo est le premier opérateur, grâce au plus grand champ pétrolier Moho-Nord, mis en production en mars 2017.

En 2019, Total et ENI ont opéré à eux deux 80% de la production nationale avec respectivement 200 000 b/j et 70 000 b/j, suivis par Perenco, susceptible de dépasser ENI à l’avenir.

À ces neuf opérateurs, s’ajoutent plusieurs sociétés qui ont des participations minoritaires dans les permis d’exploitation. Il s’agit notamment de Hemla (norvégien), Kontinent (congolais), Petro Congo (congolais), Esso (britannique), Chevron (américain), Petroleum (congolais), Ifouret (congolais), Lukoil (russe) , New age (anglais) et Orion Oil (congolais).

L’essentiel de la production (95%) des sites pétroliers transite par le terminal de Djeno, situé au sud de Pointe-Noire.

Le terminal de Djeno avait été construit en 1972 par la société Total, actionnaire à hauteur de 63%, avec l’italien ENI (37%).

Cinq qualités de pétrole provenant du bassin de la République du Congo sont commercialisées à l’échelle internationale : le Djéno mélange, le Nkossa Blend, le Nkossa butane, le Nkossa propane et le Yombo. La part de production revenant à l’État au titre des contrats de partage de production est commercialisée par la SNPC.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville