Beac : le marché des titres de créances négociables lancé avec un emprunt de 20 milliards de FCFA d’Afriland First Bank

La banque à capitaux camerounais Afriland First Bank a effectué le 15 mars 2023, la toute première émission des titres de créances négociables (TCN) sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). À l’instar des bons et obligations du Trésor assimilables émis uniquement par les États pour contracter des emprunts de court, moyen et long terme sur ce marché ; les TCN, eux, peuvent y être émis à la fois par les entreprises et les États en quête de financements.

Les TCN comprennent les certificats de dépôt, qui sont des titres d’une maturité inférieure ou égale à 2 ans, exclusivement émis par les établissements de crédit et les Caisses de dépôts et consignations ; les billets de trésorerie, qui sont des titres d’une maturité inférieure ou égale à 2 ans, pouvant être émis par toutes les autres entreprises non financières et les États ; puis les bons à moyen terme négociables, qui sont des titres d’une maturité supérieure à 2 ans et inférieure ou égale à 7 ans, pouvant être émis par toutes les entreprises et les États.

L’opération inaugurale d’Afriland First Bank sur le marché de la Beac porte sur les bons à moyen terme négociables à 7 ans de maturité. Le montant recherché auprès des investisseurs est de 20 milliards de FCFA, dont une première tranche comprise entre 2,5 et 10 milliards de FCFA. Selon la documentation fournie par la banque, cet emprunt, qui servira à renforcer les fonds propres du leader du marché bancaire au Cameroun, est rémunéré à un taux d’intérêt de 6,5%.

L’opération de levée de fonds d’Afriland First Bank sur le marché des titres de créances négociables de la Beac survient 8 ans après l’adoption, le 27 mars 2015, du règlement régissant l’organisation de ce marché par le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac). Selon les autorités monétaires de la Cemac, ce marché a été mis en place pour « diversifier les canaux de financements des économies de la Cemac, améliorer la mobilité des capitaux grâce à l’élargissement de la gamme des produits financiers et inclure les nouveaux acteurs sur le marché monétaire ».

Encore embryonnaire dans la zone Cemac, les titres de créances négociables représentent désormais le deuxième marché de financement des entreprises en France, pour un montant de plus de 300 milliards d’euros (plus de 196 500 milliards de FCFA), révèle la plateforme Agicap.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville