Le Congo reçoit une perfusion financière de la part d’un groupe de banques pour régler une partie de sa dette intérieure

Un groupe de banques (BGFI Bank, Ecobank, LCB et BSCA ) figurant parmi les créanciers du Congo et réunies au sein d’un groupement d’intérêt économique dénommé Club de Brazzaville a résolu de mobiliser 300 milliards de FCFA en faveur des entreprises congolaises.

Cette annonce a été faite par le président directeur général du groupe BGFI, Henri-Claude Oyima, à l’issue de l’audience que le président de la République lui a accordée le samedi, 19 septembre 2020.

« Nous sommes heureux de vous annoncer que nous avons conclu à la fois avec tous les créanciers de ce club et le ministère en charge des Finances et du Budget pour une enveloppe de trois cents milliards de francs CFA », a déclaré le gabonais Henri-Claude Oyima.

Ce financement devrait « permettre de régler une partie de la dette intérieure du Congo », a expliqué le PDG de BGFI Bank, avant d’ajouter : « Il ne s’agit pas des financements qu’on accorde directement à l’Etat, mais des financements pour accompagner les entreprises et permettre la relance de l’économie du pays ».

Interrogé à la même occasion, le Premier ministre, Clément Mouamba a salué l’appui de ces créanciers, qui permettra de payer une partie de la dette intérieure.

« Nous saluons et félicitons le fait que cette opération soit menée de manière technique dans les délais convenus », a expliqué le Premier ministre.

Au Congo-Brazzaville, pour la seule période 2014-2016, l'État doit toujours à ses fournisseurs plus de trois cents milliards de francs CFA.

Réunis au sein du Copoeco, le Collectif des opérateurs économiques du Congo, les entreprises tirent la sonnette d'alarme. Fragilisées par la crise de Covid-19, elles ne peuvent s'en sortir si l'État ne paie pas ce qu'il leur doit.

Depuis la chute des cours du pétrole, le pays est plongé dans une conjoncture économique et financière sans précédent car toutes les jarres de l’Etat congolais sont percées. Le gouvernement a donc des difficultés à payer les salaires des fonctionnaires, les pensions des retraités et les bourses des étudiants.

La chute du prix du baril du pétrole ne pourrait en aucun cas être brandie comme la cause principale du retard dans le paiement de salaire des fonctionnaires. Moins encore être un bouc émissaire pour justifier l’économie congolaise qui est actuellement en péril.

Selon une source digne de foi, la fin du calvaire des fonctionnaires, retraités et étudiants congolais n’est pas pour demain. Ils emprunteront aussi longtemps que possible ce chemin de croix.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville