Congo - Tribune libre : Quelle entreprise pour assurer le bon développement de notre pays? (Par Roger Ndokolo)

L’entreprise est la structure productive qui crée les richesses dans un pays. Elle permet en effet, de produire des biens et des services destinés à la consommation intérieure, mais également consacrés à l’exportation, selon ses capacités de production et de conquête des marchés extérieurs.

L’entreprise est une unité institutionnelle ou un agent économique, social et politique autonome. C’est un support de création collective qui engage des agents et des collectifs aux intérêts multiples. Elle est composée de la société (entité juridique) et de la structure productive (atelier, usine, unité de production, etc). L’existence de la structure est assurée par la société qui, seule, dispose d’une personnalité morale. La finalité de la société est de faire exister l’entreprise comme structure productive, en vue de produire et de vendre des biens et/ou des services.

Le revenu qui en découle est la contrepartie économique de la production et de la vente des biens et des services. Il représente le revenu commun des parties constitutives de l’entreprise et, à ce titre, il doit être partagé de la manière la plus équitable. «L’intérêt social» devient celui de l’ensemble des parties constitutives de l’entreprise qui sont toutes légitimes pour être impliquées dans les processus de création et de décision: le personnel (salaires), la société (autofinancement) et les actionnaires (dividendes).

La manière de voir et de compter oriente la finalité des entreprises et leur stratégie. Le profit est un solde ou un résultat. Il permet de réinvestir dans l’outil de production. Mais, il ne peut pas être le seul objectif de l’entreprise.

Si notre pays, le Congo-Brazzaville, veut consolider son indépendance et renforcer sa souveraineté, il lui faut en jeter les bases économiques et réussir à mettre en œuvre le principe de produire ce qu’il consomme. Pour cela, il lui faut un tissu d’entreprises à même de produire les biens et services fondamentaux dont il a besoin et également qu’il peut exporter pour les besoins d’équilibrer sa balance de paiement, car il y a toujours une partie des biens et services qui lui viendront des importations.

Pour déterminer la nature de l’entreprise à même de mieux répondre aux besoins de pays, afin de favoriser son développement, il existe d’autres manières de voir et de compter. Le Collège des Bernardins à Paris, dont la renommée est internationale, a identifié les outils comptables les plus appropriés pour valoriser l’entreprise, assurer l’emploi et la maîtrise du développement d’un pays comme le nôtre. Il serait judicieux de les reprendre ou de s’en inspirer. Ces indicateurs comptables ont également pour mission d’empêcher les atteintes aux fonctions environnementales essentielles à la survie de la biosphère et de prévenir les dégâts collatéraux du développement économique sur les êtres humains (risques socio-psychologiques, accidents, coût de l’insécurité environnementale, etc.). Le développement durable étant devenu un enjeu incontournable pour l’humanité.

Roger Ndokolo

Président du parti du centre UNIRR (Union pour la Refondation Républicaine)