Brazzaville, en roues libres

Brazzaville compte près de 1000 motos-taxis. Un nombre qui dit tout à la fois la faiblesse des infrastructures de transport et l'échec des politiques de lutte contre le chômage dans la capitale congolaise.

Les moto-taxis sont ces hommes qui font le transport urbain et même inter urbain à l'aide non pas de véhicules mais des motos c'est-à-dire de moteurs à deux roues. Ils ont pratiquement envahi ce secteur au point où à Brazzaville ce sont eux que l'on rencontre pratiquement à 60% dans le secteur du transport.

Lorsqu’on leur demande ce qui les attire vers ce métier, ils répondent unanimement que c'est parce qu'il n’y a pas de travail qu'ils exercent ce métier. S’il est vrai que certains d'entre eux sont de diplômés à quelque niveau d'enseignement que ce soit, il n'en reste pas moins que la grande majorité n'a pas du tout été à l'école.

Les carrefours grouillent de motos. Faute d’emplois décents, des centaines de jeunes se sont lancés dans cette activité du secteur informel, prenant de ce fait les rues de la capitale congolaise en otage.

Sans permis de conduire pour la plus part, ils transportent les populations à longueur de journées sans avoir au préalable reçu des notions élémentaires du code de la route.

Ces motos taxis permettent aussi de pallier les problèmes d'embouteillage car elles peuvent facilement se faufiler entre des voitures ordinaires et les taxis, mais aussi la dégradation avancée des routes dans certains quartiers de Brazzaville.

Leur tarif (la course varie ente 500, 1000 voire 1500 francs CFA) et leur rapidité amènent également plusieurs personnes à les emprunter dans une ville où les activités économiques battent intensément leur plein.

Il reste maintenant que les autorités administratives et policières de la ville de Brazzaville, notamment les maires d'arrondissement, les services de transport renforcent les mesures de sécurité autour de ce "petit métier" où l'on retrouve actuellement, outre des débrouillards de tout bord, mais aussi des diplômés de l'enseignement supérieur qui s'y réfugient pour tenter d'échapper au chômage qui sévit au Congo.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville