Congo – Aviation civile : ECAir, toutes les « reliques » enfin rassemblées

Scènes de joie à Maya-Maya pour quelques agents rescapés de la compagnie aérienne ECAir mardi soir. Et pour cause, leur quatrième avion jusqu'ici retenu en Europe est enfin rentré au bercail.

Elle est quasiment morte, car depuis plus un an déjà, aucun de ses avions n'a volé sous son label. Pourtant la compagnie aérienne ECAir avait encore certains de ses aéronefs, deux en occurrence encore retenues en Europe.

Sous les hourras de quelques agents arborant des gilets fluorescents, rassemblés pour la circonstance, en dépit de nombreux mois d'arriérés de salaires qu'ils traînent, le tout dernier avion encore hors du pays a atterri au crépuscule à Brazzaville.

Soudain, le retour de cet avion qui sonne comme une victoire se couvre des airs de résurrection pour une compagnie dont nombre de ses avions sont cloués au sol depuis belle lurette.

Et c'est l'espoir qui renaît, en témoigne les tweets de la compagnie : « La compagnie aérienne, Equatorial Congo Airlines (ECAir), est heureuse de vous annoncer le retour à Brazzaville, de son 4 ème avion ».

Ou encore : « Réunis ce jour, mardi 9 janvier sur le tarmac de l'aéroport Maya-Maya, nous, ecairiens avons reçu notre 4ème avion ». @ECongoAirlines mwana mboka.

Pourtant, le message le plus paradoxal demeure celui posté en toute assurance par Fatima Beyina Moussa : « Cette avancée est un pas de plus vers la reprise prochaine de ses activités. @fatimabeyina ».

Avec Fatima Beyina Moussa vêtue de blanc au centre, une photo au pied de l'avion 

Même si de nombreux congolais se réjouissent du retour de cet avion tout de même acheté avec l'argent du contribuable, ils s'interrogent néanmoins sur le flou qui entoure le dossier ECAir dont l'opacité est un dangereux nuage qui a plombé la vie de la compagnie .

À l'heure où l'audit sur la gestion du centre hospitalier universitaire de Brazzaville CHU ainsi que le rapport interne de la Centrale d’achat des médicaments concernant les antirétroviraux ont conduit à l'ouverture d'une enquête par le procureur de la République qui a instruit le directeur général de la surveillance du territoire (DGST) de procéder, sans délai à des enquêtes préliminaires, beaucoup se demandent, quand André Ngakala-Oko va t-il se saisir du dossier d'ECAir, un scandale financier sans précédent au Congo, révélé par un audit des plus détaillés, même si le procureur a indiqué que « d’autres enquêtes seront ouvertes dans les prochains jours ».

Entre-temps, en attendant une hypothétique résurrection, munie de toutes ses reliques, ECAir peut enfin « reposer en paix ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville