Alors que le Congo-Brazzaville est en passe de conclure un programme avec le Fonds Monétaire International, des révélations malencontreuses risquent d'en retarder l'échéance. De sa dette, le Congo n'aurait pas tout dit sur la lourdeur de l'ardoise.
Recevant les journalistes, lors du point de presse sur la restitution des négociations avec le Fonds monétaire international, le premier ministre Clément Mouamba, répondant à la question d'un journaliste, affirmait que "nul État au monde ne disait toute la vérité sur tout".
Et si de « vérité non dite », il s'agissait de certaines dettes que le Congo aurait volontairement cachées à la connaissance de FMI ?
Vérité pour vérité, le journal confidentiel français Africa Energy Intelligence fait des révélations sur le prêt secret de la SNPC, de 914 millions de dollars, que le gouvernement congolais n'aurait pas déclaré au FMI et qui aurait provoqué l'ire de l'institution financière le mois dernier.
Le journal précise que la SNPC aurait contracté ce prêt auprès de neuf banques africaines.
D'après le détail de l'opération que se serait procuré le journal, les banques ECOBANK et UBA auraient respectivement avancé 200 millions de dollars et 75 millions de dollars. La BDEAC aurait contribué à hauteur de 100 millions de dollars à l'opération, tout comme la Development Bank of South Africa et la Qatar National Bank, la banque nationale de l'émirat, par ailleurs actionnaire à auteur de 15% de Total-Congo.
Deux banques privées gabonaises auraient également participé à l'opération pour un montant global de 130 millions de dollars. Il s'agit de la BGFI pour 90 millions de dollars, et de l'Union gabonaise des banques ayant complété le reste.
Tout porte à croire que dans sa « relation de confiance » avec le FMI, le Congo ne jouerait pas franc jeu. Une attitude qui risque de retarder l'échéance des conclusions tant attendues, comme devant atténuer les effets de la crise économique et financière actuelle, déjà durement ressentie par les congolais.
Le « dossier Congo » sera examiné par le conseil d'administration du FMI de février prochain. Il est à craindre qu'un complément d'informations ne soit demandé au Congo.
D'aucuns disent déjà de Clément Mouamba : « à malin, malin et demi ».
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville