Congo – Hydrocarbures : La police s'implique dans la distribution de carburant à Brazzaville

Le directeur de la police administrative et de la réglementation, Michel Nsiloussilabo, a réuni le 23 octobre à Brazzaville, les tenanciers des stations-service et les pompistes. Les discussions ont porté sur les réseaux de distributeurs illégaux de carburant dits "Kadhafi" qui créent l'inflation, profitant de la pénurie du produit.

Depuis l'arrêt du trafic du CFCO entre Brazzaville et Pointe-Noire, l’approvisionnement de la ville-capitale en carburant est constamment inférieure à la demande du marché.

Profitant de la situation, des réseaux parallèles de revente de carburants accentuent la pénurie en détournant le produit des circuits officiels en le mettant à la disposition des '' Kadhafi'', avec à la clé des marges bénéficiaires exorbitantes.

Désormais, la police administrative et de la réglementation a décidé de sévir et son directeur Michel Nsiloussilabo a donné le ton.

« Au niveau de la direction générale de la police, nous avons mis en place une cellule d’investigation pour identifier et interpeller les organisateurs de ces réseaux. Ils répondront de leurs actes devant les tribunaux », a-t-il déclaré.

Ainsi, le directeur départemental de la police et les commissaires centraux et d'arrondissement ont été instruits à veiller à ce que la cellule d'investigation applique ces mesures sur le terrain.

"Ne soyez donc pas surpris qu'un chef de ventes ou un pompiste soit interpellé par la police", a prévenu Michel Nsiloussilabo.

Répondant à la police qui les accuse de livrer le produit aux "Kadhafi", les chefs de ventes et les pompistes des stations-service ont fait état de fortes pressions qu'ils subissent de la part de certains hauts responsables qui achèteraient le carburant dans des bidons, alors que la loi l’interdit.

Les échanges ont permis aux deux parties de rapprocher leurs vues sur la meilleure manière d’approvisionner le marché de la capitale en produits pétroliers.

Bertrand BOUKAKA