Congo – Transport aérien : Premier anniversaire de la mort d'ECAir

Les avions de la compagnie aérienne congolaise ECAir sont cloués au sol depuis octobre 2016. Les travailleurs au chômage s’estiment abandonnés par leur direction. 14 mois déjà, qu'ils attendent un hypothétique salaire.

S'il est un volet qui a manqué au point de presse du premier ministre Clément Mouamba, commentant les conclusions de la mission du FMI à Brazzaville, c'est celui des sanctions.

Comment prétendre relancer la machine économique et financière, comment soutenir les réformes, si ceux qui s'illustrent par leur mauvaise gestion, ne sont pas sanctionnés.

Le cas de la compagnie ECAir, fleuron aérien du Congo, portée à coups de milliards par l'argent public, et mise en faillite par une femme qui avait carte blanche sur tout, a de quoi révolter plus d'un congolais.

Fatima Beyina-Moussa rassurait l’opinion publique sur la bonne santé de la compagnie en dépit d’un rapport d’audit qui épinglait une mauvaise gestion, à l’origine de la dégringolade de cette entreprise. Les portes des sièges sociaux de l’entreprise à Pointe-Noire comme à Brazzaville sont restées fermées.

Si Fatima Beyina-Moussa qui n'a nullement été inquiétée, en dépit de sa contre-performance qui bat tous les records de mauvaise gestion au Congo depuis l'indépendance, a de quoi vivre décemment et tenir son standing habituel, pour de centaines d’employés qui n'ont pu se recaser ailleurs, la situation devient intenable. 14 mois déjà qu'ils sont en quête d'un hypothétique signal dont l'espoir s'amenuise avec le temps qui passe.

800 personnes qui ont des familles à nourrir attendent ainsi. Ils avaient été mis en congé technique sans aucune information. Sans syndicats, ces derniers s’en remettent à une direction fantôme.

Comme pour la STPU, pour eux aussi, il n'y a nulle trace de leurs recettes au trésor et l'État apparaît limité dans son intervention. C'est à se demander, à qui Fatima Beyina-Moussa rendait-elle compte ?

Un an déjà que le ré-décollage annoncé d’ECAir n'a toujours pas eu lieu. De la flotte de six appareils, deux avions sont cloués sur le sol belge, deux autres en France, et deux avions à Brazzaville.

Des avions ou plutôt, des cercueils qui attendent de rouiller. Ils avaient amorcé la descente aux enfers où la compagnie s'est posée avec casse sociale.

Bertrand BOUKAKA