La vente des cartes sim par les vendeurs ambulants sera interdite au 1er janvier 2018. Les contrevenants seront strictement sanctionnés. Le directeur général de l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE), Yves Castanou, a fait cette annonce le 10 octobre à Brazzaville, lors d’une rencontre avec les opérateurs de téléphonie Airtel, MTN et Azur.
Le tableau des résultats de contrôle d’identification d’abonnés, un processus mis en cours depuis 2011, par l’ARPCE, a révélé que 40% de cartes SIM sont non identifiées chez Airtel. Chez MTN, le taux s’élève à 45% contre 70% chez Azur. Environ 42, 50% de SIM sont pré-activées chez Airtel ; 20% chez MTN, et 100% chez Azur.
Les vendeurs ambulants sont jugés facilement corruptibles. Il leur est reproché le fait qu’ils n’exigent pas de carte d’identité tel qu’ils le devraient.
Le directeur général de l’ARPCE a blâmé la procédure criarde d’Azur qui laisse libre cours aux abonnés pendant un mois avant de se faire identifier. Pour Yves Castanou, cette largesse d’esprit a fortement contribué aux nombreux délits enregistrés au niveau des services de sécurité du pays. « Injures sans précédents, des menaces provenant des inconnus, des guets-apens pour ne citer que ceux-là », a-t-il précisé.
« L’identification est l’affaire de tous », a rappelé Yves Castanou, faisant allusion non seulement à l’aspect sécuritaire de l’opération, mais également au volet commercial pour les opérateurs. La décision d’arrêter la vente ambulante des cartes Sim a été entérinée par les opérateurs eux-mêmes qui ont alerté depuis peu sur la nécessité « de connaître minutieusement leur abonné pour de meilleures décisions ».
Pendant trois mois, MTN, Airtel et Azur devront tout mettre en œuvre pour préparer la décision du régulateur. Au 1er janvier 2018, l’opération d’identification ne pourra être effectuée en dehors des locaux des opérateurs et de ceux de leurs prestataires agréés.
L’arrêt de vente des cartes Sim pré activées par les ambulants est à ne pas confondre avec la commercialisation ambulante des cartes de recharges, a nuancé Yves Castanou répondant à une inquiétude sur la probable disparition d’un emploi qui fait le bonheur des milliers de jeunes congolais.
Bertrand BOUKAKA