Les économies d’Afrique subsaharienne sous pression en 2017, selon Moody's

Moody’s, qui avait abaissé la note de 7 pays de la région, a indiqué que ses perspectives pour cette année étaient négatives en raison de facteurs comme la crise des liquidités, la faible croissance économique et le risque politique.

«Les économies de la région continueront de connaître une crise des liquidités due aux cours des matières premières et aux déficits fiscaux tandis que les conditions de financement resteront particulièrement difficiles. Ces facteurs constitueront d’importants obstacles à l’accès au crédit et justifient nos prévisions négatives pour toute la région» a estimé Lucie Villa, vice-présidente de Moody’s.

D’après l’agence, la crise des liquidités liée au pétrole et aux autres matières premières sera ressentie avec acuité au Gabon, au Mozambique, en République Démocratique du Congo (RDC) et en Zambie. Elle sévira dans une moindre mesure en Angola et au Nigeria. Cependant, les cours assez bas du pétrole profiteront aux nations est-africaines comme l’Ouganda, le Kenya et le Rwanda.

Quelques effets positifs sont attendus des plans d’assainissement budgétaires qui seront adoptés dans la plupart des pays notés par l’agence. Cependant, ces effets pourraient être mitigés par une croissance modérée, liée elle-même aux revendications sociales, et aux chocs potentiels causés par la météorologie et la géopolitique.

La croissance devrait cependant être de 3,5% cette année contre 1,5% l’an dernier pour les pays notés. Si les locomotives que sont le Nigeria et l’Afrique du Sud devraient connaître une croissance modérée, celle-ci devrait être plus soutenue en Éthiopie, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Les risques politiques assombrissent les perspectives en RDC et au Rwanda où les élections prochaines pourraient donner lieu à des troubles sociaux.

Moody’s note chaque année 19 pays de l’Afrique subsaharienne.

Bertrand BOUKAKA