Construit au bord de l’Alima, cette rivière qui tombe sur le fleuve Congo en prenant ses sources au niveau de la Lékéti et de la Mpama sur une altitude moyenne de 500 mètres, le port d’Oyo dans le département de la Cuvette (nord), attire de plus en plus des touristes en quête d’authenticité et de paysages préservés. Loin de l’affluence des grands ports du pays, il séduit par son atmosphère paisible et ses quais animés. Ici, marées puissantes, marchés de poissons séchés et fumés, excursions vers plusieurs villes (Lékéti, Okoyo, Boundji, Mossaka, Loukoléla…) dessinent un moment singulier, idéal pour tous ceux qui veulent conjuguer tranquillité, nature brute et plaisirs gourmands.
Alors que des destinations bien connues affichent complet au Congo-Brazzaville, Oyo démontre qu’il existe encore des refuges où le temps ralentit.
C’est sur ses rives que s’installe une ambiance unique, alliant traditions fluviales et douceur de vivre oyoloise.
De l’avis des habitués du port d’Oyo, l’expérience y est inégalée, entre nature protégée et rencontres humaines sincères :
Découverte du port, reflets vivants de la culture locale, marché de poissons frais et fumés et points de vue panoramiques accessibles à pied depuis les quais...
Les touristes viennent des quatre coins du pays pour goûter à un type de tourisme particulier : « Le slow tourisme », autrement dit choisir de voyager en prenant son temps, en redécouvrant la diversité des paysages mais aussi son patrimoine local, historique, culturel et gastronomique.
Le slow tourisme au port d’Oyo promeut la déconnexion, la redécouverte de territoires de proximité, la rencontre et le partage avec les populations locales.
La pratique incite à des voyages plus écologiques, à faible émissions de CO², qui respectent le patrimoine et la biodiversité. Un tourisme alternatif pour un voyage plus respectueux de l’environnement.
Et du coup, c'est ce confort-là et cette quiétude que les touristes viennent chercher à Oyo, à 405 km de Brazzaville.
Et ce genre de tourisme est avant tout un levier de développement économique du territoire.
Ce sont aussi des retombées économiques pour la ville qui compte plus de 5000 âmes et le commerce local.
Le Président congolais, Denis Sassou-N’Gguesso qui affiche sa vision d’insuffler un sang nouveau à l’économie nationale par le biais d’un partenariat gagnant-gagnant avec la Chine, avait inauguré officiellement ce port en août 2017 afin d’interdire le transport de bois des départements de la Sangha et de la Cuvette-ouest (nord) par route.
L’inauguration du Port d’Oyo traduit éloquemment l’efficacité et la volonté du gouvernement congolais dans le cadre de la faisabilité du projet de la Zone Economique spéciale d’Oyo-Ollombo.
Aux côtés de la nationale n°2 et de l’aéroport d’Ollombo, ce port sert de point d’embarquement et de débarquement des marchandises, surtout que l’Alima offre les conditions favorables de navigation en toute saison.
Le port d’Oyo dispose d’un quai de 200m de long, d’un entrepôt de 20x8m et d’un bâtiment administratif de 124m2. Il a été bâti par la société China road bridge corporation (CRBC) sur un cofinancement de la République du Congo et de la Chine, estimé à plus de 48 milliards de francs CFA.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photos : DR