La fameuse histoire des terres rwandaises vous vous rappelez ? La polémique, la salive, l'encre que tout cela a fait couler mais pourquoi ne vous êtes vous pas demandé quelle a été la suite ? Pourquoi n'en parle-t-on plus ? Parce que tout simplement le dossier est clos. Pourquoi est-il clos ? Parce que le gouvernement congolais a annoncé, le 6 juin 2025, la fin de la mise à disposition de terres à des entreprises et entrepreneurs rwandais, décidée en 2022.
Les terres concernées sont situées dans les départements du Pool, de la Bouenza et du Niari (sud).
Ce n’étaient pas des terres cédées à l’État rwandais, précise une source proche du gouvernement congolais.
La loi congolaise interdit en effet la cession, même à titre onéreux, du territoire, rappelle un spécialiste du domaine foncier au Congo-Brazzaville. Ce qui a été signé, ce sont des baux dits emphytéotiques. Des baux de longue durée.
Deuxième précision : les accords ont été signés avec des sociétés à capitaux rwandais et/ou impliquant des Rwandais. Ces accords portaient sur des durées allant de 18 à 25 ans, comme celui passé avec la société Eleveco-Congo - l'une des rares entreprises connues - inscrit au Journal officiel congolais le 18 mai 2022.
Sur le décret, on peut lire qu'un « projet agro-pastoral » devait être mis en oeuvre dans le ranch de Massangui, dans le département de la Bouenza, pour une durée de 20 ans.
Pourquoi une durée aussi longue ? Une source gouvernementale explique que les autorités espéraient de grands investissements.
Troisième précision : des garde-fous étaient inclus. Les entreprises devaient, dans un délai de deux ans, prouver leur intérêt concret. Venir sur place, examiner le terrain, commencer à le mettre en valeur.
Or, selon une source proche du dossier, une inspection a été réalisée, notamment en présence du Premier ministre, au cours de laquelle les autorités congolaises ont constaté qu'elles n'avaient pas eu de retour des entrepreneurs intéressés.
Le ministre des Affaires foncières a donc constaté la caducité des baux depuis le 8 décembre 2024. Il a ensuite envoyé des correspondances aux entreprises concernées.
Germaine MAPANGA / source Rfi
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