Pendant deux semaines (du 7 au 20 mars 2019 de 10h à 17h), un petit bout de la culture des Mbosi s'installe dans la grande salle de la gare routière près du marché moderne d’Oyo dans le département de la Cuvette (nord). Grâce à l'aide de la Mairie d’Oyo, le grand maître Keim Oboura et Daniel Isaac Itoua ont apporté dans leurs valises une sélection inédite des objets d’art des Mbosi de l’Alima. De nombreux objets, travaillés avec un soin d'orfèvre, sont liés au quotidien raffiné d'un peuple qui a toujours préféré la qualité à la quantité.
Cette remarquable exposition placée sous le thème « La vie au village » se tenant actuellement à Oyo, permet aux locaux et aux férus de la culture de se familiariser avec les riches traditions des Mbosi de l’Alima.
Ces œuvres réalisées par le grand maître Keim Oboura et Daniel Isaac Itoua, sont la promesse d’une authenticité et d’une unicité sans pareil.
Files d'attente interminables, fréquentation exceptionnelle, record d'affluence, l’exposition d’art à Oyo attire de plus en plus de visiteurs. Ils admirent des maquettes de l’architecture vernaculaire des Mbosi, des animaux porteurs du pouvoir traditionnel et vanneries sans oublier les collections des instruments de musique traditionnelle, les peintures corporelles et rituelles, les photos des visages des Mbosi, des objets de chasse et de pêche, des sculptures de bois…
Des objets inédits de très grande qualité réalisés dans le respect des valeurs traditionnelles. Certains objets ont demandé à leurs auteurs plusieurs mois de travail - de la conception à la réalisation finale.
Tout le matériel utilisé est naturel et correspond à ce qui était utilisé traditionnellement par les ancêtres Mbosi.
Cette exposition, unique en son genre, apparaît, selon ses initiateurs, comme un retour objectif aux origines, un voyage dans les profondeurs des eaux de l'Alima et dans la forêt de Tchakosso.
Keim Oboura et Daniel Isaac Itoua justifient le choix de la ville d’Oyo par le fait qu’elle est aujourd’hui motrice du développement de sa contrée, où il est observé une architecture moderne à l’occidentale qui monte au galop et anéantit, selon eux, l’architecture vernaculaire.
Au bord de l’Alima, les artistes savourent l’instant présent, entourés de nombreux visiteurs.
Cependant, loin de dormir sur leurs lauriers, ils ont le regard tourné vers l’avenir et songent à leur prochain projet.
Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville