L'écrivain ivoirien Bernard Dadié, est décédé samedi à l'âge de 103 ans. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dans lesquels il a abordé divers genres littéraires.
Dictée : ‘’Climbié’’ ! Les élèves congolais du primaire ou collège dans les décennies 60,70, voire 80, se souviennent encore de ces dictées dont les accords se révélaient être des pièges susceptibles de conduire aux fautes grammaticales.
Entre accord du participe passé se rapportant au sujet réel ou sujet apparent, le complément d’objet direct ou indirect et bien d’autres, Bernard B. Dadié apparaissait comme un auteur ‘’difficile’’ pour les candidats devant passer une épreuve de dictée.
L’homme maniait la langue française avec une aisance subliminale qui a accompagné des générations d’élèves et placé l’auteur dans le livre des souvenirs scolaires douloureux, pour ceux qui redoutaient l’épreuve de dictée, surtout quand ‘’ le nombre de fautes équivalait du nombre de coups’’, notamment pour les ‘’dictées préparées’’. C’est bien loin tout cela et depuis, la rigueur dans l’écriture n’est plus qu’un lointain souvenir, tant pour les élèves que même pour bien d’enseignants. Mais cela est un autre débat…
Bernard Binlin Dadié ou Bernard Abou Koffi Binlin Dadié à l'état-civil, est né en 1916 à Assinie (sud-est de la Côte d'Ivoire), il se fait connaitre dès 1934 avec une pièce de théâtre satirique, "Les Villes".
En 1950, il publie un recueil de poèmes engagés, "Afrique debout !" qui dénonce les relations de domination entre Blancs et Noirs dans l'Afrique coloniale. Son autobiographie romancée, "Climbié", parue en 1952, est sans doute son œuvre la plus célèbre, également très critique vis-à-vis du colonialisme.
En 1980, son roman "Les jambes du fils de Dieu" remporte aussi un franc succès. Bernard Dadié a reçu deux fois le grand prix littéraire d'Afrique noire avec "Patron de New York" (1965) et "La ville où nul ne meurt" (1968).
Militant pour l'indépendance, il a été le ministre de la Culture de 1977 à 1986 du premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny.
''Bernard Dadié est l'écrivain le plus fécond de la littérature néo-africaine (...) et avec Léopold Sédar Senghor, le plus traduit", selon Nicole Vincileoni, universitaire et auteure d'un ouvrage d'analyse de référence sur son œuvre.
Bernard Dadié a abordé presque tous les genres littéraires, poésie, roman, chroniques, contes traditionnels et théâtre.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville