Mbinda : Les jeunes exposent les souvenirs de leur ville sur les réseaux sociaux

La nostalgie apparaît lorsque les moments présents n'égalent plus les souvenirs. Alors que le monde entier se prépare à célébrer l’année 2019, les jeunes natifs de la ville de Mbinda dans le Niari (sud), écument internet pour diffuser les vieux clichés de leur ville. Parmi ces quelques images, les installations de la compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG). Des souvenirs qui ne sont pas perdus dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie.

Mbinda était alors le terminus sud de l'un des plus longs câbles téléphériques (75 km) au monde, et le début de la ligne ferroviaire dite « ligne COMILOG » jusqu'à Mont- Bélo pour transporter le manganese exploité à Moanda au Gabon jusqu'au port de Pointe-Noire, la capitale économique du Congo.

Petit paradis terrestre, c’était l'endroit où il fallait être et vivre dans le département du Niari. Tout brillait comme de l'or.

Mais la fermeture définitive de la COMILOG en 1991, a créé les conditions du déclin de la ville de Mbinda située à 7km du Gabon.

Mbinda a perdu presque de toutes les commodités d’usages en un clin d’œil. Plus d’eau potable et d’électricité. Le désarroi des visiteurs ne se cache pas longtemps une fois le soleil couché.

Dès la tombée de la nuit, la localité est plongée dans une obscurité totale. Les habitants résignés se retirent petit à petit chez eux en attendant le levé du jour. Les populations se désaltèrent désormais avec les eaux des puits ou de source. Et les risques des maladies microbiennes sont grands.

Pendant la saison de pluie, quelques rares transporteurs qui fréquentent souvent la localité n’osent plus s’y aventurer à cause des pannes provoquées sur leurs véhicules par l’état piteux de la route.

On note aussi la perte de substance de tous les camps Comilog, d’emblée de toute la ville, depuis une vingtaine d'années.

Jack De MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville