Désordre urbain : Marchandises sur les trottoirs à Brazzaville

Le trottoir est a priori l’espace par excellence du piéton, partagé entre les riverains et la collectivité. Pourtant, ce petit bout d’asphalte est depuis quelques années le théâtre d’une compétition accrue entre les habitants et de nouveaux acteurs économiques. A Brazzaville, l'entreposage des marchandises sur les trottoirs est un phénomène qui tend à se généraliser, et ce, en l'absence d'un contrôle rigoureux devant contraindre les commerçants à ne pas déborder sur ces espaces qui sont en principe réservés aux piétons. Une situation qui frise l'intolérable quand, en plus d'exposer la santé du citoyen aux maladies, elle influe sur son comportement individuel.

Les piétons ne trouvant pas où marcher, se rabattent sur la chaussée, et mettent leur vie en danger.

Sur les trottoirs, les commerçants entreposent toutes sortes de marchandises, y compris des produits alimentaires périssables, tels que le lait, le pain…

Les klaxons assourdissants des voitures et motos témoignent de l’encombrement de la chaussée, lance un taximan.

«Il est très difficile de circuler à Brazzaville, il faut à chaque fois éviter de heurter un piéton ou de renverser la marchandise de quelqu’un », souligne un conducteur de taxi.

Bien qu’ils soient à chaque fois chassés de force par la police, les commerçants installés sur la chaussée et les trottoirs à Brazzaville sont décidés à trouver leur pitance.

L’entêtement est tel qu’on se demande ce qui pousse ces vendeurs à la sauvette à revenir sur la route à chaque fois qu’on les déguerpit ? Qu’est ce qui fait problème et y a-t-il des solutions à ce phénomène qui tant à être banal ?

Les « commerçants de la chaussée » n’en ont pas fini de donner des raisons, qui les contraints à encombrer les voies de passages des véhicules et piétons.

Pour ces derniers, les espaces aménagés dans les marchés ne sont plus suffisants. Et, dans les quelques marchés qui disposent encore d’espace, les « commerçants de la chaussée », estiment que le coût de location des boutiques et comptoirs est « exorbitants ».

Mais, pour les vendeurs à la sauvette qui peuvent supporter le coût des loyers des boutiques, le recours à la chaussée s’explique par le désir de se rapprocher de la clientèle.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville