Congo – RDC : « Deux missiles tombés dans le fleuve Congo » ont semé l'émoi dans les quartiers sud de Brazzaville

Deux fortes détonations ont fait trembler les habitations dans les quartiers sud de Brazzaville, vendredi après-midi, semant émoi et panique au sein de la population. Selon les premières rumeurs, deux missiles seraient tombés dans le fleuve Congo. Il n’en était pourtant rien de tout cela.

En dépit de la chaleur devenue endémique, qui étouffait les quartiers sud de Brazzaville, notamment ceux jouxtant le fleuve Congo, tout semblait normal en ce vendredi 21 avril.

Au beau milieu de l’après-midi, cette quiétude a été troublée par deux violentes explosions qui ont secoué les habitations et fait monter le « trouillomètre » des populations à son point le plus haut.

« C’est encore quoi ça ! » s’est-on écrié de partout.

Aussitôt, la peur a gagné les esprits et beaucoup de rumeurs ont circulé. Des plus alarmistes aux plus loufoques.

Sur les routes les véhicules se sont frayé le chemin, créant des embouteillages.

Chacun cherchait à rentrer chez lui, pour se mettre à l’abri, où évaluer le moyen de partir avec sa petite famille.

Mais partir où, puisque l’autre question qui a suivi le constat des explosions a été : « c’est tombé où ? »

Au nombre des causes des deux explosions de type militaire assurément, certaines personnes à l’imagination fertile ont vite fait le rapprochement avec la guerre en Ukraine.

« Tu as entendu, ce sont ces nouvelles armes de Poutine. C’était destiné à l’Ukraine mais ça va tellement vite que ça a dépassé la cible et c’est tombé chez nous. »

Incapables de situer le point d’impact, beaucoup ont prétexté que ces ogives de « Satan 2 » étaient tombées dans le fleuve Congo.

Du coup, la panique a davantage gagné les riverains du fleuve, tant la rumeur véhiculée leur a fait croire que la puissance des ogives qui s’étaient enfoncées dans le fleuve allait provoquer une espèce de tsunami au moment de la déflagration.

Les habitations seraient submergées, avec de l’eau jusqu’à la toiture.

Pourtant, rien de tel, de toutes ces rumeurs les plus alarmistes et même abracadabrantesques.

En réalité, ces détonations sont parties d'une carrière de pierres située au bord du fleuve Congo, à Kinshasa.

Les artificiers avaient sans doute un peu forcé sur la charge explosive et les vents contraires ont emmené tout le souffle des explosions du coté de Brazzaville, les quartiers riverains du fleuve en ayant presque encaissé la totalité tout comme le bruit des détonations.

Il est vrai qu’il y a eu plus de peur que de mal. Cependant, beaucoup ont déploré que face à la panique engendrée par la situation, les autorités n’aient pas communiqué pour apaiser les populations qui ont été soumises aux rumeurs les plus folles.

Beaucoup de personnes seraient allées faire vérifier leur tension dans la soirée, tant elle ne retombait pas.

Les moins informés de la cause réelle des explosions ont presque passé une nuit de veille, la peur au ventre.

Depuis, d’autres personnes sont prises de palpitations soudaines, tant ces explosions ont réveillé en elles des souvenirs qu’elles pensaient avoir enfouis à jamais au musée des horreurs.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville