La rue congolaise ne parle que de cela : les prix des denrées quotidiennes sont devenus fous et ont alourdi la facture du panier de courses. En quelques mois, la conjonction des hausses du riz, de l'huile… sur le marché, de médiocres récoltes locales et l'absence de contrôle des prix, a accru les jérémiades et grincements des dents. Aujourd'hui le bidon d'huile vendu jadis à 13.000 FCFA coûte maintenant 30.000 FCFA.
La flambée des prix observée au Congo est liée à plusieurs facteurs :
Au plan endogène, l’augmentation des prix des produits alimentaires est la conséquence de la spéculation des commerçants distributeurs du fait de la réduction de la mobilité au niveau des frontières, la faiblesse de l’offre des produits agricoles due aux changements climatiques qui perturbent les cycles agricoles, l’insécurité persistante dans certaines régions du pays qui continue d'éroder les capacités de production des ménages agricoles, l’approvisionnement limité des grands centres de consommation à cause de la dégradation de certains axes du réseau routier ou ferroviaire…
Au plan exogène, la conjoncture internationale liée aux dysfonctionnements des chaînes d’approvisionnement créés par le coronavirus. Il y a une hausse des prix des denrées alimentaires, une hausse du coût du fret ; une demande plus accrue par de grands pays comme la Chine, etc.
L’année dernière, la COVID-19 a mis en péril la sécurité économique, sanitaire et alimentaire de millions de personnes dans le monde, et précipité jusqu’à 150 millions d’autres dans l’extrême pauvreté.
Si les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie sont effroyables, l’aggravation de la faim en est l’une des manifestations les plus tangibles.
Les pertes de revenus se traduisent par moins d’argent dans les poches pour acheter de la nourriture, tandis que les perturbations des marchés et des approvisionnements en raison des restrictions à la liberté de circuler entrainent des pénuries et un renchérissement des prix au niveau local, particulièrement de denrées périssables.
Les difficultés d’accès à des aliments nutritifs auront des effets négatifs sur la santé et le développement cognitif des enfants de l’ère COVID dans les années à venir.
Une chose est sûre, la surveillance des prix sur les marchés doit s’accentuer. Elle implique non seulement les consommateurs eux-mêmes mais surtout les représentants de l’administration publique, les importateurs et les ONG de défense des consommateurs.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville