Congo – Circulation routière : Un chauffeur en plein trafic décède de suite d’un malaise

Un chauffeur de bus de transport en commun est décédé dimanche à Brazzaville, après avoir déposé ses passagers à l’arrêt dit « Église », au quartier Makabandilou. L’homme aurait fait un malaise, après avoir ressenti une douleur dans la cage thoracique.

« Descends tout le monde ici, je ne me sens pas en capacité de continuer jusqu’au terminus », tels sont les derniers mots du chauffeur de bus décédé dimanche 27 septembre à Brazzaville alors qu’il assurait normalement sa desserte au quartier Makabandilou.

En ce dimanche où la circulation est de coutume réduite, qui plus est sur un itinéraire où les occasions se font rares, le contrôleur a dû insister pour faire comprendre aux passagers que le bus ne pouvait aller plus loin, car l’état de santé du chauffeur ne l’édictait pas.

Alors que le contrôleur s’affairait à trouver de quelconques médicaments auprès des vendeurs de rue pour soulager tant soi peu son chauffeur, celui-ci qui se sentait de plus en plus mal, a abaissé le dossier de son siège, afin d’avoir une posture plus confortable et atténuer sa douleur. Une douleur tenace qui l’a plongé dans un malaise hélas fatal.

Les services de police arrivés sur place ont simplement constaté le décès et procédé à l’enlèvement du corps, pour son dépôt à la morgue.

Rien n’indique si le chauffeur était déjà malade ou si l’attaque a été subite et foudroyante.

Ce décès pose le problème de la santé professionnelle, dans un secteur où il est pourtant requis des examens médicaux préalables, certifiés par un certificat médical d’aptitude. Des examens qui dans les principes sont d’une périodicité bien établie, alors que dans les faits, outre les chauffeurs évoluant dans certaines entreprises privées, ceux des transports en commun contournent la règle ou se font établir des certificats médicaux de complaisance.

Mais il y a aussi le fait que faute de disposer de revenus en cas d’absence pour maladie, de nombreux employés prestant dans les secteurs informels ou voire dits du « petit privé », se sentent obligés de continuer de travailler, tant que la maladie dont ils souffrent, ne les poussent pas à être alités.

« Je traine la maladie, je prends des médicaments. Si je ne travaille pas, qu’est ce que les enfants vont manger ? » Telle est la raison souvent évoquée pour continuer de travailler malgré la maladie, le tout sur fond d’automédication, sans réelle consultation médicale.

Reste à savoir si la cause réelle du décès de ce chauffeur sera recherchée avant son inhumation, notamment au moyen d’une autopsie. Là est une autre question, bien loin des coutumes qui peut-être penchent en tout obscurantisme, pour une cause surnaturelle.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas exclu que sur la cause du décès, le rédacteur du certificat, l’attribue à une « mort naturelle ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville