Chaque année, la journée du 8 mars donne l'occasion aux rédactions d'aborder un sujet relatif aux droits des femmes. Au Congo-Brazzaville, on a beau avoir de magnifiques lois qui instaurent de belles égalités, sur le terrain les choses ne se passent pas de façon idyllique.
C'est parfois au sein même de leur foyer que les femmes congolaises rencontrent des comportements machistes. La répartition inégale des tâches domestiques fait bien souvent assumer aux femmes un double-emploi.
Pire, de très nombreuses femmes congolaises sont encore victimes de violences conjugales à l'heure actuelle. On estime que tous les trois jours une femme meurt au Congo sous les coups de son conjoint.
En 2017, l’association Azur développement a organisé le 8 mars à Tié-Tié un atelier de sensibilisation aux violences faites aux femmes et aux filles. Au cours des différents exposés, les orateurs ont stigmatisé toutes les formes de violences qu’elles soient morales, physiques, discriminatoires ou politiques à l’endroit des femmes et des jeunes filles tels le viol, les attouchements, les injures, la prostitution forcée, la pédophilie, le harcèlement sexuel, la violence dans le foyer ou l’inceste.
Pour que cette situation intolérable cesse, un numéro est à la disposition des femmes battues et des témoins de ces violences : le 1444, a été officiellement lancé le 5 mars 2018 à Brazzaville pour permettre de dénoncer et prévenir les violences faites aux femmes au Congo.
Souvent victimes de différentes violences, bon nombre de femmes ne savent pas ce que dit la loi. Près de 5% de consultations gynécologiques sont dues aux violences faites aux femmes, selon des sources hospitalières.
Messieurs, ne transformez pas cette journée en une célébration festive qui vous dédouanerait de toute prise en compte de la signification profonde du 8 mars.
Les femmes congolaises n'attendent pas un cadeau ni un geste particulier en cette journée. Elles attendent des débats sereins et constructifs avec les hommes de leur entourage. Elles espèrent des avancées concrètes dans l'application de leurs droits.
Pour les femmes congolaises, le 8 mars est le moment idéal pour partager avec les petites filles de son entourage un moment de complicité autour du thème de l'égalité des hommes et des femmes.
Prenez le temps d'expliquer à vos filles, à vos petites-filles, nièces et petites sœurs, qu'elles doivent attendre le meilleur de la vie et faire respecter leurs droits. Pour que l'avenir leur appartienne davantage, que leurs choix soient éclairés, que leur liberté soit réelle.
Instaurée par les Nations Unies en 1977, la Journée internationale des droits des femmes se fonde sur les avancées législatives qui, au cours du XXème siècle, ont fait progresser les droits de la femme dans la plupart des pays mais sont encore trop peu appliquées. Ce rendez-vous annuel permet de célébrer les femmes mais aussi de donner un coup de projecteur sur les avancées en matière de droit des femmes.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville