Congo - Toussaint : Et si la mort n’était rien ?

En ce 1er novembre, jour où les vivants honorent les morts, beaucoup de parents accusent encore la douleur due à la séparation d’avec l’Être cher, comme si l’on rouvrait une plaie qui tarde à se cicatriser. Et si cette attitude attristait davantage l’âme de nos chers disparus dont « seul le corps est mort » ?

Puissions-nous méditer ce texte souvent attribué à tort à Charles Péguy, comme un message d'outre-tombe.

''La mort n'est rien,

je suis seulement passé, dans la pièce à côté.

Je suis moi. Vous êtes vous.

Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.

Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,

parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.

N'employez pas un ton différent,

ne prenez pas un air solennel ou triste.

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, souriez,

pensez à moi,

priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été,

sans emphase d'aucune sorte,

sans une trace d'ombre.

La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.

Le fil n'est pas coupé.

Pourquoi serais-je hors de vos pensées,

simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.''

Canon Henry Scott-Holland (1847-1918) 

Transcription : Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville