Education : La Diaspora de Divenié veut réhabiliter l’école Batchy Pierre François…

Préoccupée par l'état de délabrement très avancé de l’école Batchy Pierre François (ex école Boundza ou Catholique de Divenié), la Diaspora de Divenié a réuni 732.612.000 FCFA pour tenter de réhabiliter cet établissement scolaire situé dans le département du Niari (sud).

Pour les ressortissants de la ville de Divenié vivant aux USA, en France, en Italie, au Gabon…cette initiative est comme un cadeau offert aux jeunes enfants de Divenié qui apprennent dans des conditions précaires.

Cependant, le montant des dons récolté ne pourra pas couvrir le devis prévisionnel des travaux qui s’élève hors main d’œuvre à 1.488.500FCFA.

On rappelle que l’école publique congolaise est incontestablement sur une mauvaise trajectoire. Elle est si malade que les parents d’élèves qui ont les moyens envoient désormais leurs enfants à l’école privée qui jadis était le réceptacle des moins bons élèves.

Cette tendance est si forte que tous les partenaires de l‘école publique sont interpelés pour la redresser.

La déliquescence de l’école publique résulte de l’interaction continue de plusieurs facteurs qui a entraîné une baisse de niveau continue de nos élèves, de nos étudiants mais aussi de nos enseignants. On peut citer pêle-mêle les principales causes : la massification non planifiée des effectifs, la grève chronique des enseignants, des infrastructures d’accueil hors normes, des enseignants non formés et mal payées, des syndicats qui versent dans le radicalisme, des moyens budgétaires insuffisants,…

Immédiatement après l’indépendance de notre pays en 1960, le Congo s’était lancé dans une construction tous azimuts d’écoles publiques dans tous les gros villages. C’était une opération louable de démocratisation de l’école mais aussi une volonté politique de former des cadres qualifiés pour gérer notre pays nouvellement indépendant.

Sans l’école publique gratuite, beaucoup de leaders, dont ceux qui nous gouvernent ou aspirent à nous diriger, exerceraient des métiers moins valorisants présentement. Toujours à cette époque de l’excellence, les fournitures scolaires étaient gratuites et les frais d’inscriptions inconnus. Actuellement, à cause de ces frais d’inscriptions très élevés dans les collèges et lycées, des enfants quittent régulièrement l’école publique, leurs parents n’ayant pas les moyens de les inscrire.

L’exemple de la Diaspora de Divenié est donc à suivre dans un pays où l’Etat providence est déjà mort et enterré.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville