17 millions de dollars pour financer pendant six ans la pêche au Congo

Le ministre congolais de la Pêche et de l’aquaculture, Bernard Tchibambéléla, et une délégation italienne conduite par Adriane Del Torto, chef de mission du FIDA, ont mis sur la table toutes les stratégies qui convient pour améliorer les performances du secteur halieutique dans un pays où les poissons meurent d’épuisement et de vieillesse faute de pêcheurs.

« Nous sommes ici pour l’appui au démarrage d’un projet de développement de la pêche et de l’aquaculture continentales, lequel concerne beaucoup plus quatre départements du nord du Congo. Aussi, nous voulons intégrer à ce projet le département de la Likouala, puisqu’en ce moment nous avons la possibilité de bénéficier d’un financement additionnel par l’un des bailleurs», a déclaré Adriane Del Torto en mission de travail à Brazzaville.

La durée de ce projet est de six ans et le coût est de 17 millions de dollars.

Le poisson produit au nord du pays est commercialisé en quasi-totalité sur Brazzaville, essentiellement sous forme de poisson séché/fumé. On estime actuellement que près de 70% de la production de la pêche continentale est transformée par fumage, les espèces les plus prisées par le consommateur étant la carpe, les anguilles, le tilapia, les silures la truite et le capitaine.

Les techniques de fumage sont traditionnelles. Le stockage des produits se fait de manière très artisanale, soit dans les cases, soit sur des claies au-dessous desquelles est entretenu un feu doux pour empêcher le développement des insectes ichtyophages. Les pertes après capture sont évaluées à près de 25% de la production, ce qui est considérable.

Le fumage du poisson génère des problèmes environnementaux non négligeables. Une étude a montré que pour fumer une production estimée à 20 000 t/an de poissons, environ 200000 m3 de bois-énergie, équivalant à 500 ha de forêts, sont nécessaires.

De manière générale, la principale contrainte à la commercialisation du poisson demeure le transport, en raison du mauvais état et de l'insuffisance des infrastructures routières, et de la faiblesse des embarcations pour le transport fluvial. Ces contraintes pourraient être levées en partie par une motorisation accrue des embarcations sur les lieux de production, ainsi que par l'amélioration du système de collecte des produits organisé par les transporteurs privés.

Au Congo, les seules activités d'aquaculture sont menées en eaux continentales. L'aquaculture en eaux saumâtres ou salées n'existe pas.

La pêche doit donc contribuer à la diversification de l'économie congolaise. Elle est une niche d'emplois mais toujours méconnue des Congolais. Il faut donc continuer à développer ce secteur à travers des projets d'optimisation et d'augmentation de la production du poisson d’eau douce ; de formation et de renforcement des capacités des pêcheurs.

Le gouvernement a l'obligation de promouvoir et développer ce secteur cardinal de l'économie, afin d'amoindrir les masses d'importations en poissons qui coûte beaucoup à l'Etat.

Germaine Mapanga