Brazzaville : Le gouvernement déclare la guerre aux boulangers indélicats

La guerre est déclarée. Mais on sent le sujet épineux et sensible. Entre d'un côté les artisans boulangers irrités, de l'autre le gouvernement déterminé à protéger la santé des consommateurs. Le ministre congolais du Commerce, des approvisionnements et de la consommation, Alphonse Claude N’Silou vient de procéder à la fermeture d’une dizaine de boulangeries à Brazzaville, la capitale congolaise, dans le cadre d’un vaste contrôle lancé le 27 juin dernier, après épuisement de l’ultimatum sur le respect scrupuleux des normes en la matière.

«Je vous ordonne instamment de procéder, sans complaisance, à un contrôle systématique de tous les fabricants de pains et autres produits pâtissiers. Je vous instruis, en outre, de procéder dans l’immédiat après contrôle, à la fermeture de toute boulangerie ou pâtisserie ne respectant pas les normes d’hygiène, de santé et autres conditions de fabrication et de vente de leurs produits », recommandait le ministre Alphonse Claude N’Silou dans une note de service adressée à ses collaborateurs.

Le pain est un produit très compliqué à faire. Il doit être croustillant, souple et bien se conserver. Mais les boulangeries fermées à Bacongo, Makélékélé, Mazala, Moungali, Mikalou et Talangaï, n’ont pas la maîtrise des procédures de fabrication par certains boulangers, l’utilisation de la farine de blé de qualité douteuse et l’utilisation des produits toxiques dans la fabrication.

Face à cet état des lieux très peu reluisant dans le secteur, le gouvernement préoccupé par la sécurité sanitaire de la population a pris des mesures très hardies allant d’une part dans la sensibilisation de la population et d’autres parts dans le sens de l’assainissement du secteur.

Ces boulangeries tenues en majorité par des expatriés, sont dans un état piteux et malsain. On note des pétrins de fortune, des plateaux et fours imbibés de poussière et de saleté, des tables de pétrissage et salles de fermentation envahies de mouches et cafards, dégageant une odeur nauséabonde, parfois placées non loin des toilettes, des moisissures dans les machines.

Ainsi donc, le gouvernement congolais entend prendre des mesures coercitives pour décourager à jamais ces vendeurs de la mort qui se font de l’argent au prix de la vie des congolais.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville