Au Congo, l'usage de piercings et autres tatouages est de plus en plus répandue chez les jeunes qui s'en accommodent, pour « faire tendance », disent t-ils. Cependant, cette pratique n'est pas sans conséquences. De nombreux jeunes présentent désormais des pathologies diverses, liées à l'usage des piercings.
Un visage boursouflé du fait d'une infection généralisée causée par les piercings dont elle s'est parée la face, Annie endure des douleurs atroces.
Placée sous antibiotiques au coût onéreux, ses parents rechignent à dépenser davantage pour une maladie qu'elle a elle même cherchée, surtout qu'ils sont presque sans le sou.
Les cas comme celui d'Annie sont désormais légion au Congo, où de nombreux jeunes sont en proie à des infections qu'ils auraient pu éviter, s'ils n'avaient pas adopté des pratiques esthétiques dont ils oubliaient les conséquences.
Par mimétisme ou pour faire simplement tendance, comme tel personnage vu dans les magazines de mode ou à la télévision, de nombreux jeunes ont sauté le pas pour un piercing, ou pour se faire tatouer, parfois contre la volonté de leurs parents.
Désormais, ce sont les médecins qui lancent l'alerte sur ce phénomène qui cause de nombreux ravages dermatologiques et infectieux.
Si les piercings sont souvent déconseillés par les médecins, c'est à juste titre. Mal réalisé, un piercing peut avoir des conséquences internes mais aussi physiques.
« Le piercing peut occasionner un saignement abondant, un hématome, une lésion d’un nerf (piercing de la langue ou l'arcade sourcilière...). Le principal risque est cependant la contamination virale ou bactérienne.
En cas de non respect des règles d’hygiène requises, il existe un risque de transmission de verrues (d'origine virale) ou de virus hépatites (B,C ou VIH). Un manque d’hygiène peut également favoriser une infection bactérienne.
Des cas d’infection grave pouvant aboutir à une gangrène, une thrombophlébite cérébrale pour les piercings du visage, une endocardite, ou une septicémie, on déjà été relevés.
Des allergies sont également observées, notamment au nickel ou autres métaux qui ont des réactions chimiques au contact de la peau. Elles se traduisent par un eczéma de contact. Enfin, la plupart des piercings exposent à un risque de traumatisme : arrachement de la peau ou des muqueuses. »
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville
