Les retraités congolais ne supportent plus d’être à ce point maltraités. Pour ce faire entendre, les cheveux blancs ont écrit au président de la République, Denis Sassou Nguesso pour lui demander la création, lors du prochain remaniement du gouvernement, d’un Ministère dirigé par eux-mêmes.
«Excellence, nous avons l’honneur de revenir respectueusement auprès de votre bienveillance en toutes fortes lamentations, pleurs et deuils, vous prier de bien vouloir nous secourir dans les multiples menaces de mort des retraités vulnérables du Congo, occasionnées par les paiements discriminatoires des pensions et les blocages de régularisations administratives des dossiers des retraités suite aux conséquences mortelles du décret 94-769 du 28-12-1994 », a écrit le Collectif de l’union libre des retraités du Congo (C/ULIREC).
«Pour éviter tout remous social qui n’est pas impossible après quarante mois sans pension, nous tentons de faire confiance à votre sagesse suivant vos responsabilités de père de la nation afin de nous donner des solutions humaines qui nous écarteront des décès », a ajouté le Collectif de l’union libre des retraités du Congo (C/ULIREC).
Au terme d'une longue période d’attente de la pension, les fonctionnaires admis à faire valoir leurs droits à la retraite depuis 2014, sont visiblement fatigués de multiples promesses des autorités après plus de quarante mois. Ils sollicitent également du président de la République le traitement et la régularisation administrative des dossiers des retraités, victimes mortelles du décret 94-769 du 28-12-1994 et le déblocage de paiement des effets financiers des rappels de toute promotion des arrêtés régularisés des retraités. Ceci conformément au décret 2010-818- du 31-12-2010.
L’autre suggestion concerne la confection sérieuse d’un code des retraités du Congo, donnant accès aux soins médicaux, au logement décent et à l’érection d’une banque nationale des retraités.
On rappelle que depuis la chute des cours du pétrole, la jarre des finances de l'Etat congolais est tellement percée que le gouvernement a des difficultés à payer les salaires des fonctionnaires, les pensions des retraités et les bourses des étudiants. La misère a gagné les grandes villes du pays où il faisait pourtant beau vivre.
Les discussions en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) dessinent des perspectives encourageantes et dont les effets en terme de casse sociale, tant redoutés et annoncés à grands renforts de mots anxiogènes seront à l'évidence indolores pour les congolais.
"Le Congo n'est ni en faillite, ni en banque route", disait le président Denis Sassou Nguesso.
Les ressorts projetés par le FMI, doublés d'une volonté de l'État congolais d'entreprendre des réformes drastiques en termes d'assainissement des niches économiques et financières, vont bénéficier des vents favorables qui en haute mer, soufflent sur la production pétrolière.
Les perspectives pour 2018 sont à des productions records en terme de quantité confient les pétroliers, sans compter que le prix du brut repart à la hausse.
De bon augure pour l’embellie du ciel économique congolais que d'aucuns annonçaient obscurcit, sinon complètement bouché, n'en déplaise à ceux qui distillent les informations selon lesquelles le Congo aurait déjà « mangé tout son blé en herbe ».
Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville