Congo : Manque criard d’électricité dans la ville de Kimongo

La ville de Kimongo dans le Niari (sud) compte plus 5.000 habitants qui n’ont pas accès au courant électrique stable. Les bougies, lampes tempêtes, torches en pile, sont utilisées par la population pour avoir de la lumière. Cette situation peu reluisante constitue un véritable handicap de taille à l’investissement et au développement socio-économique de la ville.

Et pourtant, le département du Niari a vécu au rythme de la politique de la nouvelle espérance dont l’un des concepts clefs est la municipalisation accélérée qui consiste à organiser la fête nationale du 15 août dans le chef-lieu d’un département et profiter de l’occasion pour y faire des réalisations dans toutes les villes de cette région.

Pouvons-nous dire que c’est le manque de volonté du gouvernement congolais de ne pas exécuté le projet d’électrification des villes de l’intérieur du pays ?

Il ne faut toutefois pas jeter le bébé avec l’eau du bain. L’idée du président Denis Sassou Nguesso n’est pas mauvaise, bien au contraire, tout le monde est d’accord pour dire que toutes les localités de notre pays ont besoin d’investissement pour assurer leur développement. Transformer nos principales villes est un impératif. Mais qui peut nous dire ce qu’il reste des milliards qui ont été déboursés pour moderniser toutes les grandes villes du département du Niari dont celle de Kimongo ?

Beaucoup d’investisseurs dans les différents domaines de la vie évitent cette ville pour offrir des biens et services à la population alors que leur contribution pouvait participer, du reste, à la réduction du taux élevé du chômage dans la ville et dans le département. Quelques commerçants présents dans la ville ont déjà fermé leurs portes pour évoluer ailleurs où l’environnement socio-économique est favorable.

Le désarroi des visiteurs ne se cache pas longtemps une fois le soleil couché. Dès la tombée de la nuit, la localité de Kimongo est plongée dans une obscurité totale. Les habitants résignés se retirent petit à petit chez eux en attendant le levé du jour. Le cycle est sans discontinu depuis l’implantation des dits poteaux électriques devenus, des objets de décoration dans la ville.

Selon certains natifs de la localité, le groupe électrogène installé pour l’éclairage public et alimenter les ménages ne fonctionne plus depuis plusieurs années.

Les habitants se désaltèrent avec les eaux des puits ou de source. Les risques des maladies microbiennes sont grands.

Le manque de route carrossable n’est pas en reste dans le dénuement de Kimongo. Pendant la saison de pluie, quelques rares transporteurs qui fréquentent souvent la localité n’osent plus s’y aventurer à cause des pannes provoquées sur leurs véhicules par l’état piteux de la route. La latérite laisse la place aux bourbiers.

Plus d’opérateurs économiques pour sédentariser les bras valides qui quittent par vagues successives la localité. L’exode rural a conquis la paisible commune au climat tempéré.

Les multiples difficultés susmentionnées semblent ébranler le moral des habitants de Kimongo qui attendent un peu plus des pouvoirs publics.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville