Santé : la ministre Jacqueline Lydia Mikolo au cœur des réalités du CHU

La ministre de la Santé et de la population a visité plusieurs services du du CHU de Brazzaville le 20 mai. Pendant près de 4 heures, elle a côtoyé les problèmes auxquels les patients, les garde-malades et les agents sont confrontés au quotidien.

Jacqueline Lydia Mikolo a, entre autres, visité les services des urgences, le dépôt d’oxygène, la pharmacie, le service social, les services de pédiatrie nourrissons, de gynécologie obstétrique du Centre hospitalier et universitaire CHU de Brazzaville. Elle s’est également assurée du fonctionnement des services de l’urologie, la neurologie, la néphrologie, cardiologie ; de l’unité de soins intensifs neuro vasculaires et la recette hospitalière. « Nous sommes venus constater les conditions dans lesquelles nos populations sont accueillies, traitées et accompagnées au CHU.

Nous voulions également savoir les conditions dans lesquelles les professionnels de la santé travaillent, nous rendre compte notamment des équipements et des moyens mis à leur disposition pour mener à bien leur mission », a expliqué la ministre.

Selon la ministre, les problèmes sont nombreux, en commençant par les conditions dans lesquelles les garde-malades se trouvent, surtout au niveau des urgences. Le problème de rétablissement de l’oxygène a aussi interpellé Jacqueline Lydia Mikolo, qui pense que les efforts déployés jusque-là doivent être poursuivis.

À l'heure des soins, les garde-malades sont dans les jardins

Le ''mouton noir'' du CHU est le service de néphrologie. En effet, le service de l’hémodialyse destiné à la prise en charge des patients souffrant d’insuffisances rénales manque de matériel et ne fonctionne pratiquement pas.

Selon des spécialistes, l’insuffisance rénale tue beaucoup de Congolais, surtout au CHU. Alors que la séance de dialyse est gratuite dans certains pays comme le Sénégal, à moindre coût au Bénin (1000 à 1500 FCFA), 5000 FCFA au Cameroun, au Congo elle est faite à 150 000 FCFA à Brazzaville et près de 200.000 FCFA à Pointe-Noire, dans les officines privées.

« Avant d’agir, il faut d’abord venir constater les faits, les médecins m’ont expliqué comment les gens sont en train de mourir au niveau de ce service. Il nous faut réfléchir, avec la direction générale, pour trouver des solutions à ce problème », a promis Jacqueline Lydia Mikolo qu’accompagnait la directrice générale du CHU, Gisèle Marie Gabrielle Ambiero Alliandzi.

Se réservant encore de faire trop de commentaire, la nouvelle ministre de la Santé s’est félicitée de la motivation au travail dont font montre les professionnels de santé, en dépit de leurs mauvaises conditions de travail. Elle a, par ailleurs, rassuré les agents du CHU de la possibilité de les améliorer. « Nous sommes aussi venus nous assurer que les valeurs de la rupture, notamment celles que nous prônons dans la nouvelle République sont mises en pratique ici. Nous sommes également là pour assurer nos populations que nous sommes attentifs à leurs besoins », a-t-elle conclu.

Considéré comme le miroir du système sanitaire au Congo, le CHU de Brazzaville baigne depuis quelques années dans un océan d’antivaleurs. L’Intersyndicale et l’administration les ont récemment dénoncées lors de la fête du 1er mai. Il s’agit, entre autres, du mauvais accueil des malades, de la paresse, du détournement des fonds, de l’absentéisme et de la vente illicite des médicaments.

Arrielle KAMBISSY