Dave Mafoula demande à Denis Sassou-N’Guesso d'arrêter les "voleurs" de 6 milliards FCFA affectés pour payer la bourse des étudiants congolais

Le président du parti « Les Souverainistes », Uphreme Dave Mafoula, a animé ce jeudi 30 janvier 2025 à Brazzaville,  une conférence de presse au cours de laquelle il est revenu sur le scandale financier annoncé par le chef de l’Etat Denis Sassou-N’Guesso,  impliquant le vol par des cadres véreux de 6 milliards FCFA affectés pour payer la bourse des étudiants.

« Dans son dernier discours sur l’état de la nation, le Président de la République nous annonçait que 6 milliards FCFA dédiés à la paye des bourses d’étudiants étaient détournés sans nous dire la suite du dossier. J’invite le chef de l’Etat à faire arrêter ces voleurs afin qu’ils soient jugés et condamnés pour leurs actes », a souhaité le souverainiste en chef.

Dave Mafoula a ainsi profité pour décrier le laxisme de l’Etat qui, selon lui, connaît bien les cadres qui sabotent les deniers publics mais sont restés toujours impunis.

Le chef de l’Etat a prononcé en décembre dernier, devant le Parlement réuni en congrès, un discours pédagogique où il a appuyé très fort là où ça fait mal : Le recensement biométrique des étudiants inscrits dans les universités publiques à Brazzaville a permis de constater que l’Etat ne devrait décaisser que 3 milliards de francs CFA par an au lieu de 9 milliards exigés pour le paiement des bourses.

Est-ce à croire que 6 milliards de francs CFA se dissipent chaque année sans jamais laisser de traces ?

Où vont donc les 6 milliards de francs CFA restants ? Lesquels sont responsables de ces actes criminels ?

En outre, les enquêtes diligentées dans certains établissements à budget de transfert ont révélé des écarts considérables entre les ressources financières sollicitées et les coûts réels des charges à couvrir, causant de la sorte un grave préjudice à l’Etat, a précisé Denis Sassou-N’Guesso.

Combien d’auto saisine, les différents procureurs à travers la République, peuvent-ils brandir, montrant qu’ils ont pris le problème à bras-le-corps ?

Le virus s’est emparé des cadres congolais chargés de gérer les ressources du pays. Ils en ont fait une gymnastique. Sans aucune morale, sans aucune crainte, sans retenue. Ils en ont fait une compétition. A qui le mieux s’enrichit sur le dos de la population.

Aujourd’hui celui qui occupe un poste de responsabilité et ne détourne ni ne place pas ses proches est considéré… comme un bon à rien.

Aussi mènent-ils des trains de vie incompréhensibles : changer de voiture régulièrement, de logement, de montre, de salon, déjeuner ou dîner dans des restaurants de haut standing, voire des hôtels qui poussent à Brazzaville, envoyer madame et les enfants en vacances à l’étranger, organiser des mariages fastidieux au cours desquels des millions sont engloutis… tels sont les signes de cette rutilance forcenée à laquelle nous assistons depuis quelques années dans notre pays.

Pendant ce temps et de l’autre côté du mur, l’écrasante majorité de la population congolaise crève de faim.

C’est dire que le vol de l’argent public est devenu une mode chez nous, on ne s’en cache plus. On exhibe sans gêne les revenus pillés. Bolides, palais, maisons, terrains…

Face à cette situation, on a beau crier ou proclamer une volonté de lutter contre la gabegie, il y aura toujours ceux qui passent à travers les mailles des filets. Cette volonté se transforme vite en velléité. Et pour cause : les vols ne sont pas dénoncés, les mécanismes juridiques ne sont pas appliqués, l’interventionnisme est devenu la roue de secours de tout un chacun. Les pouvoirs publics demeurent comme des spectateurs inoffensifs.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville