Congo – Écoles privées : Disposer de terrain de sport ne ferait-il pas partie des critères d’éligibilité pour l’agrément des établissements ?

L’année scolaire 2023-2024 touche à sa fin que déjà se projette la prochaine. Pour les établissements privés dont les délais arrivent à échéance, beaucoup d’entre eux candidateront pour l’agrément à l’ouverture. Un processus qui régulièrement mené, prendrait en compte tous les aspects pratiques des matières dispensées, y compris le sport. Or beaucoup d’établissements scolaires pourtant agréés, ne disposent pas d’aires de sport, encore moins de cour de récréation. Une situation qui peut être lourde de conséquences.

Quelque part à Brazzaville, sur un terrain vague qui représente en fait une somme de parcelles non encore mises en valeur, près de trente élèves encadrés par le professeur d’éducation physique et sportive, enchainent des figures sportives à tour de rôle.

Leur présence en cet endroit situé non loin de leur établissement scolaire est dictée par l’approche du BEPC. Ces élèves qui auront à passer les épreuves sportives dudit examen, se doivent d’apprendre et surtout de bien maitriser l’enchainement figurant au programme de l’examen.

Les figurent acrobatiques qu’ils exécutent se terminent par une course de vitesse pour laquelle ils courent par vague de quatre, questions de se presser, pour laisser la place à d’autres classes qui attendent d’occuper les lieux.

Pour ce qu’ils font, aucune disposition sécuritaire n’a été prise par l’enseignent, non soucieux du fait que ce terrain certes sablonneux sur lequel roulent ses élèves, peut y avoir, enfouis, toutes sortes d’objets, susceptibles de les blesser. Cette éventualité n’est pas prévue par l’établissement, encore moins par le professeur qui n’a pas tâté les terrain et donc n’en connait pas la dangerosité, sans compter que les élèves principalement exposés, n’ont plutôt d’yeux que sur les crottes de chiens ou autres immondices, et ne sont pas préoccupés par d’éventuels objets tranchants, souches d’arbres, barres de fer ou encore des tessons de bouteilles probablement dissimulés sous terre.

Et même, en cas d’accident, le professeur n’est pas doté d’une trousse de secours, pour pouvoir le cas échant, dispenser les premiers secours. Poser un garrot ou un pansement, arrêter un saignement, immobiliser un membre contusionné, etc. N’allez surtout pas lui demander s’il maîtrise les gestes de premiers secours, ni comment se débrouillerait-il pour évacuer en urgence vers l’hôpital, un cas qui le nécessiterait, car sport rime aussi avec blessure.

Et si d’aventure, un véhicule fou déboulant à vive allure heurtait un élève, surtout que rien ne balise l’aire de sport de la route non asphaltée. Là serait une situation encore plus grave pour laquelle l’enseignant d’éducation physique et sportive est sans ressources.

Pourtant, cet établissement scolaire dépourvu de terrain de sport et dont les pratiques en matières sportives, mettent en danger la vie des élèves, sinon leur intégrité physique, dispose d’un agrément en bonne et due forme. Des règles pour lesquelles toutes les cases pour la certification de l’établissement, comme remplissant tous les critères, ont été cochées. Ne cherchez pas à savoir, comment !

 Au moment où se prépare la prochaine année scolaire, les questions comme celles que nous venons d’évoquer méritent bien d’être regardées avec circonspection, par les autorités compétentes, pour non seulement une mise en conformité des établissements accusant ces manquements, mais aussi et surtout la protection des élèves qui doivent pratiquer le sport, une matière comme toute autre, dans des endroits sains, et dotés de dispositifs de sécurité.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville