Le Congo exprime son « vif mécontentement » à l’égard de la France après à la vente de l’avion présidentiel congolais

Grosse tension entre Brazzaville et Paris. Le Ministère congolais des Affaires étrangères a exprimé « son vif mécontentement » à l’égard de la France, suite à la vente par les autorités judiciaires de ce pays, de l’avion présidentiel congolais.

L’ambassadrice de France à Brazzaville, Claire Bodonyi a été convoquée, à ce sujet par le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso.

Mardi 3 octobre, l'hôtel Intercontinental de Bordeaux accueillait une vente aux enchères particulière : celle Falcon 7X. Estimé aux alentours de 20 millions d'euros sur le marché, l'avion présidentiel congolais a été vendu pour 7,1 millions d'euros seulement.

Encore quelques secondes, et la quinzaine d'acheteurs potentiels et d'observateurs réunis dans un salon de l'Intercontinental de Bordeaux reprenaient leurs affaires et quittaient la salle, aussi vite qu'ils y étaient entrés.

Cet avion, un Falcon 7X de la marque Dassault, est pourtant estimé aux alentours de 25 millions d'euros sur le marché. Cumulant seulement 1 181 heures de vol, il était immobilisé depuis le 8 juin 2020 à l'aérodrome de Mérignac, suite à une saisie par huissiers.

Un créancier, l'entreprise de BTP Commisimex, réclame en effet depuis des dizaines d'années des sommes impayées à la République du Congo, pour des travaux publics réalisés dans les années 1980.

Après des recours de l'Etat du Congo, la cour d'appel de Bordeaux confirme, le 29 juin dernier, que l'avion doit bien être vendu.

Entretenu au sol par Dassault depuis 3 ans, l'aéronef de 14 places a donc trouvé mardi 3 octobre un nouvel acquéreur, mais pour un montant qui semble dérisoire - à peine 11 % de son prix neuf, 60 millions d'euros.

Si on est loin du prix estimé c'est que l'acquéreur n'est pas certain de pouvoir utiliser son avion dans un futur proche. Car l'Etat congolais continue de se battre et à mener ce combat judiciaire jusqu’au bout.

En clair le Falcon X acquis à prix cassé n'est pas encore prêt de voler. Le Congo n'a pas encore épuisé toutes ses cartouches.

Ce qui nous laisse présager que l'affaire est à suivre...

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville