Denis Sassou N’Guesso a quitté Oyo pour Johannesburg

A l’invitation de son homologue sud africain, Cyril Ramaphosa, le Président congolais, Denis Sassou N’Guesso, a quitté Oyo ce mardi 22 août 2023, pour Johannesburg afin de participer au 15e sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Tout est fin prêt, dans le quartier de Sandton au nord de Johannesburg, pour accueillir le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), dont les leaders se retrouvent pour la première fois en personne depuis la pandémie de Covid-19.

Les préparatifs n'ont pas été simples, après des mois de tergiversations autour de la possible venue du président russe, sous mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale (CPI), et les débats sur l'éventuelle tenue du sommet dans un pays non-signataire du Statut de Rome.

Finalement, point de Vladimir Poutine attendu en Afrique du Sud : il sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et suivra les discussions en visioconférence.

Même en l'absence du président russe, la guerre en Ukraine sera présente en toile de fond, alors que les gouvernements sud-africain, indien et chinois s'en tiennent depuis le début à une position de non-alignement et que Pékin et Pretoria tentent de jouer le rôle de négociateurs.

Ce sommet « est particulièrement important, car il se tient à un moment où le monde est confronté à des défis fondamentaux qui vont déterminer l'évolution des événements internationaux pour les années à venir » fait valoir le chef de l'Etat sud-africain Cyril Ramaphosa.

Autre président qui ne devrait pas faire le déplacement : Emmanuel Macron, qui avait pourtant exprimé son souhait de participer en tant qu'observateur.

La cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, a fait savoir qu'« aucune invitation n'avait été envoyée en ce sens ».

Le dossier qui pourrait transformer l'avenir des BRICS est celui de l'élargissement. La Chine, la Russie et l'Afrique du Sud poussent en ce sens : de fait, aucun nouveau membre n'a été admis depuis l'arrivée de l'Afrique du Sud en 2010. Des critères d'entrée ont été établis au niveau ministériel, mais ils doivent être désormais acceptés par les chefs d'Etat des cinq nations.

Selon le président sud-africain, « plus de 20 pays ont formellement postulé pour rejoindre les BRICS », avec des candidats aussi variés que l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Argentine, l'Algérie, l'Egypte, l'Ethiopie et l'Iran.

Rassemblant à eux cinq plus de 40 % de la population, près d'un quart du PIB mondial et 18 % des échanges, les BRICS comptent à leur actif la création de la Nouvelle banque de développement. Ils entendent continuer à grandir pour devenir une alternative aux puissances occidentales.

La vérité est que le poids écrasant de la Chine au sein du groupe lui donne toujours une place de choix dans les décisions, pour encourager la dédollarisation du monde et le développement des échanges en monnaies locales notamment.

L'Afrique du Sud entend d'ailleurs profiter du passage de Xi Jinping pour renforcer ses relations bilatérales, en organisant, en parallèle du sommet, une visite d'Etat avec le président chinois ce mardi.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville