Congo – Élections sénatoriales : Et l’UPADS de Pascal Tsaty Mabiala coula corps et biens !

Les élections sénatoriales de dimanche 20 août ont rendu leur verdict. S’il était déjà acté que le Parti Congolais du Travail PCT paraissait arithmétiquement mieux nanti pour remporter la majorité des sièges, il demeurait par contre inenvisageable que l’opposition et notamment l’UPADS, le premier des partis qui la composent, fût complètement laminée, même dans ses fiefs traditionnels. Un constat qui fait dire à certains, que de nombreux conseillers de l’UPADS, n’auraient pas voté pour leurs propres candidats. Une attitude symptomatique de la crise désormais dévoilée, qui couve au sein du parti de Pascal Lissouba, en panne de clarté de sa ligne politique.

La posture de l’UPADS qui n’est autre qu’une déconfiture pour le parti, à l’issue des sénatoriales, nous a fait penser à Arthur Mbama, militant de base de l’UPADS, qui il y a quelques mois, avec rédigé un article au vitriol intitulé : « Pascal Tsaty Mabiala et Honoré Sayi, opposants de l’absurde ou liquidateurs de l’UPADS ? », publié chez certains de nos confrères.

À l’époque, sollicitée par l’auteur, notre rédaction avait opté pour la non publication de cet article, car nous trouvions certains passages discourtois vis-à-vis des personnalités politiques indexées, tout comme le reproche fait à leur endroit nous paraissait exagéré. Pourtant aujourd’hui, force est de constater que nous nous étions peut-être trompés et de reconnaitre qu’en dépit du verbatim assez violent, les propos d’Arthur Mbama étaient à l’évidence prémonitoires, tant l’homme anticipait la situation née des sénatoriales, qui actent que facto la « liquidation » de l’UPADS, ainsi qu’il l’évoquait, dans l’article.

Que le principal parti de l’opposition se soit contenté d’une seule élue, Élisabeth Mapaha, c’est le comble de la débâcle, dans son fief traditionnel, de surcroit après un deuxième tour, qui plus est, grâce au retrait de l’autre candidat, Ignace Mafoumbi, qui selon des indiscrétions recueillies par nos sources, aurait subit des pressions. Cela paraît évident car lui, Ignace Mafoumbi Nzengui qui sait que jamais les frais de candidature ne sont remboursés, en exige le remboursement, auprès du Ministre de l'Intérieur. Une exigence qui montre à l'évidence qu'on lui aurait ''un peu'' forcé la main.

Il va s’en dire que pour les militants désabusés, la pilule est non seulement amère pour être avalée, mais carrément cyanurée et donc mortifère.

Dire que Pascal Tsaty Mabiala a laissé rouler le flambeau de l’UPADS dans la poussière. Et cette défaite est la sienne.

« À défaut de le liquider, l’adversaire lui a laissé la vie sauve, simplement par galanterie politique. Cela n’est pas une victoire. Mais l’expression ‘’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire’’ prend soudain tout son sens, car Pascal Tsaty Mabiala a perdu la guerre des sénatoriales tel un soldat que l’ennemi a laissé partir après l’avoir désarmé », a conclu au bord des larmes, un ancien dirigeant du parti qui pense que « Pascal Tsaty Mabiala devrait tirer les conséquences du désordre qu’il a mis dans le parti ».

« Personne ne sait aujourd’hui, où se situe l’UPADS. Le secrétaire général s’accoquine avec le parti au pouvoir pour des gains personnels, avec certains de ses proches. En retour, le parti ne profite en rien de ce qui devrait être un échange de bons procédés », a-t-il conclu.

Une position qui rejoint celle d’Arthur Mbama qui en son temps, avait semblé lire comme dans un miroir, lui qui relevait avec réalisme : « C’est plus qu’une trahison politique que de voir le jeu auquel se livre celui qui se dit appartenir à un parti dit de l’opposition, puisqu’il s’agit du parti politique Upads dont le 1er secrétaire Pascal Tsaty Mabiala est le chef de file de l’opposition congolaise.

À quoi joue ce parti politique, mon parti, dans lequel je ne me reconnais plus, comme beaucoup d’autres militants de base d’ailleurs. Ne serait-il pas judicieux pour le parti de clarifier sa position en signant clairement un accord de gouvernement avec le PCT, parti au pouvoir, comme l’avait fait en son temps, son président fondateur Pascal Lissouba entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1992 ? ».

Il assénait amer : « force est de constater que l’UPADS est présente partout et nulle part à la fois, car de son appartenance politique, les dirigeants du parti entretiennent le flou, au point que de nombreux militants ne savent plus où donner de la tête. Et l’épisode Honoré Sayi a bien fini de les persuader que certains dirigeants de ce qu’était le parti de Pascal Lissouba, ne sont ni plus ni moins devenus que des affairistes zélés. »

Puis de conclure : « pour ceux qui osaient encore en douter, voila qui conforte leur politique de l’absurde. Eux qui s’emploient à donner du sens au non sens, comme ramant à contre courant de l’histoire, la vraie. »

Et si le constat d’Arthur Mbama était des plus réalistes tant les faits lui donnent désormais raison.

La direction du parti qui naturellement fera le point sur les résultats des sénatoriales, devra analyser en toute objectivité l’action du secrétaire général, dans cette « liquidation de l’UPADS ».

Rappelons que les résultats des sénatoriales se présentent ainsi qu’il suit :

PCT : 52 sénateurs

Indépendants : 7 sénateurs

RDPS : 3 sénateurs

MAR : 2 sénateurs

CLUB 2002 PUR : 2 sénateurs

RC : 1 sénateur

MCDDI : 1 sénateur

LCM : 1 sénateur

UDLC : 1 sénateur

PRL : 1 sénateur

UPADS : 1 sénateur

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo Brazzaville