Denis Sassou N’Guesso rend un hommage appuyé à Félix Houphouët-Boigny

En séjour de travail en Côte d’Ivoire, le Président congolais, Denis Sassou N’Guesso, s’est rendu dans la capitale Yamoussoukro, fondée par Félix Houphouët-Boigny, pour lui rendre un hommage appuyé.

Denis Sassou-N’Guesso, s’est recueilli mercredi 14 juin 2023 à Yamoussoukro sur la tombe du premier Président de la Côte d’Ivoire, dans le caveau familial.

Il était accompagné du Président du Sénat, de la ministre de la Culture et de Francophonie, du ministre du Commerce, du gouverneur du district autonome de Yamoussoukro, ainsi que de chefs traditionnels.

« À Yamoussoukro, j’ai rendu hommage à la mémoire de Félix Houphouët-Boigny, Ancien Président de la République de Côte d'Ivoire et digne fils d’Afrique, en déposant sur sa tombe, une gerbe de fleurs », a écrit le numéro un congolais sur son compte Twitter.

C’est pour la deuxième fois, depuis 2007, que Denis Sassou N’Guesso s’incline sur la tombe de Félix Houphouët-Boigny.

Après trente trois ans de « règne », le « Vieux Sage de l'Afrique », qui a milité avec conviction pour la paix (il a été l'un des premiers artisans du rapprochement du continent noir avec l'Afrique du Sud), est décède le 7 décembre 1993 dans la capitale, Yamoussoukro, des suites d'un cancer.

Il devient Président lorsque la Côte d'Ivoire accède à l'indépendance, le 7 août 1960.

Il fut surtout un vrai chef à l'africaine, soucieux de son autorité mais aussi de ses intérêts. La sagesse tant vantée du « doyen » de l'Afrique francophone s'accommodait d'une bonne dose de pragmatisme - d'opportunisme, clamaient ses adversaires. Dur quand il l'a jugé utile, le bâtisseur n'a pas hésité à suivre son propre chemin, sans trop sacrifier aux intérêts d'un panafricanisme dont il se méfiait.

De Gaulle, dans ses Mémoires d'espoir, l'a dépeint comme un « cerveau politique de premier ordre, de plain-pied avec toutes les questions qui concernent non seulement son pays mais aussi l'Afrique et le monde entier, ayant chez lui une autorité exceptionnelle et, au-dehors, une indiscutable influence, et les employant à servir la cause de la raison ». Ce jugement sans nuance est pourtant sans complaisance : tous ceux qui ont approché Houphouët-Boigny avant la décrépitude du grand âge ont été frappés par son intelligence des hommes, sa capacité à les séduire et à les utiliser et son étonnante volonté qui lui ont permis de devenir, après une carrière bien remplie, à l'approche de la soixantaine, le bâtisseur de la Côte-d'Ivoire moderne. »

Le fameux « miracle ivoirien » se confond toujours aujourd'hui avec la personnalité du président, que l'on crédite de la fulgurante progression des exportations agricoles qui a fait du pays le premier exportateur mondial de cacao, le premier exportateur africain de café, de coton ou de bananes, sans compter le bois, l'ananas, ou le latex.

Dans l'euphorie, les emprunts extérieurs se sont multipliés, l'équipement du pays s'est accéléré, provoquant un enrichissement brutal d'une partie de la population et une corruption régulièrement dénoncée - mais peu sanctionnée - par le Président lui-même.

Albert SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville