Brazzaville-sud : encore des déplacés de guerre

Plusieurs personnes, de tout âge vivant dans les quartiers sud de Brazzaville, ont quitté leurs domiciles ce lundi dans la matinée pour trouver refuge vers les quartiers plus au nord, notamment Moungali, le Plateau des 15 ans, Poto-Poto ou Ouenzé.

Cet exode est consécutif aux échanges de tirs dont les quartiers sud de Brazzaville en l'occurence Madibou, Makélékélé et Bacongo sont le théâtre depuis les premières heures de la matinée de lundi.

Personne n’apporte la version réelle sur les forces en belligérance. Cependant, si le bilan humain est méconnu, le bilan matériel est évalué à des édifices publics détruits. Le commissariat de Madibou et la Maison- Commune de Makélékélé ont entre autres été incendiés.

Profitant d’un moment d’accalmie dans ces "combats", les populations ont entrepris de partir de ces quartiers désormais de haute insécurité. Cette zone de guerre.

Faute de moyens de transports, c’est à pied que l’on emprunte la route de l’exode. Si ceux qui le peuvent, notamment les plus jeunes et les valides arrivent à marcher, les personnes âgées elles, sont transportées dans de brouettes, à dos d’hommes ou sur des pousses servant habituellement au transport des marchandises.

L’exercice est des plus harassants, sous le soleil le plomb qui brûle Brazzaville en ce lundi. Dans cette fuite précipitée, ils ont presque tout abandonné derrière eux. Hommes, femmes et enfants transportent l’essentiel de ce qui peut l’être. Ce qu’il y a de plus urgent à sauver. Des médicaments pour une personne sous traitement, des papiers administratifs, actes de naissances et autres diplômes, de l’argent, quelques vivres et des vêtements selon que les capacités d'acheminement le permettent.

À la paroisse Saint-Esprit de Moungali, à la paroisse Jésus-Ressuscité ou à l’Église Mayangui du Plateau des 15 ans, on compte déjà de centaines de familles qui y ont trouvé refuge, faute de parent chez qui aller.

Bertrand BOUKAKA