Congo : L'interview politique du Coordinateur du CRC le Colonel Simon Pierre Moussounda

Son regard, ses attentes, propositions et perspectives pour un Congo qui rayonne davantage dans l’unité de toutes ses filles et de tous ses fils, Simon Pierre Moussounda, Colonel des Forces Armées Congolaises (FAC) en exil en France, ancien enfant de troupe de l’Ecole militaire préparatoire général Leclerc, ancien international congolais de handball, romancier et guitariste à ses heures perdues,  s’exprime à cœur ouvert. Une interview sans filtre qui intervient à un moment délicat pour les opposants du régime de Brazzaville qui stagnent à des niveaux très bas dans les enquêtes d'opinion. (Propos recueillis par Jean-Jacques DOUNDA).

Les Echos du Congo-Brazzaville : Bonjour Monsieur Moussounda 

Simon Pierre Moussounda : Bonjour Monsieur Jean-Jacques DOUNDA, heureux d’échanger avec vous sur le Congo Brazzaville et les enjeux en cours.

A tire-d’aile pouvez-vous nous présenter le Congrès pour la Renaissance du Congo CRC ?

L’environnement international fait obligation à ceux qui luttent pour leurs droits et leur liberté de se conformer aux lois des pays d’accueil. Le Congrès pour la Renaissance du Congo C.R.C, plateforme associative enregistrée en France sous le N° W 953005947, est dans ce registre juridique.Il aurait dû naitre sur le territoire congolais, son principal champ d’action, si les conditions de sécurité l’avaient permis.

Sa création répond à une urgence vitale : résoudre les graves problèmes qui servent de carburant à l’interminable cycle de violence publique et de désordres économiques et sociaux dans notre pays. Notre Convention (Assemblée) générale qui a réuni les membres du CRC le 12 septembre 2021, a validé sa vision politique et stratégique ainsi que ses nouveaux Statuts et ses nouvelles instances. Aujourd’hui, le CRC est en ordre de marche, prêt à affronter le challenge que représente la libération de notre pays.

Les 63 ans de République et les 61 ans d’indépendance n’ont pas été glorieux. Nonobstant quelques rares éclaircies, ces années ont été marquées par de nombreux dégâts humains et matériels, par l’errance politique et stratégique, l’obscurantisme et la perversion mentale et psychologique. Les investissements hasardeux, les désordres dans l’économie, l’éducation, la formation et la santé ont renvoyé notre pays des décennies en arrière. Le Congo a perdu trop de temps, on ne peut plus continuer comme ça. Le très lourd bilan condamne chaque citoyen à l’action. C’est ce sur quoi nous travaillons d’arrache-pied.

Il va falloir questionner notre passé, revisiter notre culture, nos us et coutumes et avoir le courage de nous séparer avec fermeté de ce qui est toxique et incompatible avec la marche vers la modernité, il va falloir révolutionner nos mœurs, réorganiser nos systèmes économiques, sociaux et éducatifs. L’histoire de l’humanité regorge d’exemples de peuples qui se sont éteints parce qu’ils n’ont pas eu le courage d’affronter l’adversité et de se remettre en question. C’est le contenu que nous donnons au mot Renaissance, moteur de notre action politique, économique et philosophique.

D’ailleurs, le sigle C.R.C décrit notre philosophie et nos ambitions :

C pour Congrès, est une invite au rassemblement, parce que la force du CRC est dans l’unité et la mobilisation des résistants et démocrates du Congo Brazzaville;

R pour Renaissance, symbolise la projection vers une nouvelle pensée sociale, économique et politique défendue par les Pères des indépendances qui très tôt avaient compris que l’Afrique se développerait unie, mais que divisée elle sombrerait ;

C pour Congo, un beau pays, riche de sa diversité ethnoculturelle, de son climat, de ses terres et sous-sol généreux, un pays de transit dont la déliquescence pénalise ses voisins.

Au-delà de son caractère associatif, le CRC est une dynamique populaire de légitime défense au service des citoyens déterminés à vaincre un système criminel, une horde de barbares présents dans nos 12 départements et dont les ramifications se terminent au sommet de l’État.

Le CRC est-il un parti politique, une association ou une ONG, comment est-il structuré au Congo et à l’étranger ?

Votre question nous donne l’occasion de préciser que le CRC est une plateforme associative, un cadre d’expression et d’actions à vocation pacifique qui croit aux bienfaits du consensus et d’une paix civile véritable et assumée. Il n’est donc ni un parti politique ni une organisation militaire. Son ADN est à chercher dans la lignée des Mouvements qui se sont battus pour libérer leurs peuples contre les oppresseurs, à l’instar de l’ANC en Afrique du Sud, du MPLA des années 70, du CNR des années 40 en France et des résistants congolais qui ont lutté contre la colonisation avant les indépendances.

Ses ambitions transparaissent dans sa dualité fonctionnelle et opératoire entre les Diasporas et les 12 départements du Congo. Le CRC est doté d’une Coordination, des Commissions de travail et d’un Collège Etudes et Perspectives C.E.P ouvert aux étrangers, avec pour mission de préparer un programme de Transition et de Renaissance à soumettre à nos compatriotes en temps opportun.

Le CRC n’est donc pas un mouvement exotique. C’est un cadre de réflexions, de co-pilotage, de mobilisation et d’actions citoyennes des forces vives, dans les 12 départements du Congo d’abord, puis dans les diasporas d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Europe et d’Océanie. Chaque membre agit dans le cadre des objectifs définis par notre vision politique, tout en gardant ses convictions politiques et philosophiques, sa liberté d’expression et d’action. Les alliances stratégiques et tactiques s’établissent dans cette même logique.

Les objectifs et les missions du CRC se résument en 3 points ci-dessous.

Mettre fin au régime dictatorial et au banditisme d’Etat qui a pris en otage un pays et ses populations depuis près de 25 ans. Eradiquer un système politique vicié vieux de plus de 60 ans;

Réorganiser et assainir l’état, organiser un Dialogue ou une Conférence nationale qui débouchera sur une Transition politique consensuelle sur les cendres du régime et du système actuel, jeter les bases de la modernisation du dispositif politique, économique et social;

Organiser des élections libres, démocratiques et transparentes avec la participation de la Communauté internationale, suivies de l’installation de toutes les Institutions prévues par la constitution.

Un programme des 100 premiers jours post-dictature a été rendu public il y a quelques semaines.

Quels sont les grandes lignes de ce programme ?

Les 100 premiers jours doivent marquer une rupture physique et psychologique nette avec le système et les régents actuels du Congo. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de résoudre tous les problèmes en 100 jours, mais plutôt de poser des actes rendant irréversible la marche vers la Renaissance de notre pays. Il s’agira de :

Mettre fin au régime dictatorial actuel et rétablir la légalité républicaine et l’autorité de l’État ;

Organiser un Dialogue/Conférence nationale et installer la Transition en veillant à une représentativité équitable des entités administratives et sociales ;

Rassurer les populations, les amis et les partenaires du Congo, en évitant un retour de balancier que pourrait occasionner la fin de la dictature. Contenir les ressentis et les rancœurs causées par la tyrannie à travers un leadership clairvoyant, rassembleur et ferme pour éviter de passer d’un chaos à un autre ;

Libérer tous les prisonniers et activistes politiques, organiser le retour des exilés et des dépouilles mortelles de ceux qui ont été inhumés à l’étranger pour des raisons politiques, en accord avec les familles. Mettre en œuvre un programme d’urgence et d’assistance aux populations fragiles et aux victimes de la mégestion et des conflits armés.

Auditer l’état (fonction publique, entreprises étatiques, paraétatiques et grands projets).Réorganiser l’Administration publique, la Justice et les grands Corps d’état, avant de les redéployer sur l’ensemble du territoire national ;

Réorganiser la Force publique, recentrer la Police et la Gendarmerie dans ses missions de sécurité publique, de sécurité des Institutions et d’assistance aux populations. Sécuriser les populations dans les 12 départements du Congo, démobiliser les milices et les forces nocives. Réaffecter les Forces Armées dans celles de défense de l’intégrité du territoire ;

Organiser le recensement général de la population, de l’habitat et des entreprises. Réorganiser et relancer le système sanitaire, scolaire, universitaire et artisanal ;

Renégocier la dette auprès des Institutions et partenaires économiques et financiers, mettre en place des mesures drastiques de lutte contre la corruption et l’évasion fiscale, organiser le rapatriement des biens et fonds dilapidés ;

Mettre en place un plan d’urgence destiné à apurer la dette intérieure (pensions, salaires impayés, bourses des étudiants et autres) ;

Maîtriser les flux migratoires, garantir la quiétude urbaine, lutter contre les nuisances sonores et psychologiques ;

Redéployer la diplomatie et la coopération économique internationale selon nos besoins et les enjeux en cours ;

Lancer l’étude du programme de réaménagement du territoire, de désengorgement des villes, de l’urbanisme, de l’habitat et des projets à forte consommation de main d’œuvre. Les principaux dirigeants de la Transition ne devront pas concourir à l’élection présidentielle sanctionnant la fin de la transition.

Comment comptez-vous mettre en œuvre ce que vous venez d’égrener ?

En décongestionnant les énergies de nos compatriotes ankylosées par la peur ; en créant les conditions d’une prise en charge des congolais par eux même d’abord ; en bravant le système despotique à travers des actions citoyennes fortes ; ensortant de l’économie de rente et en créant de la richesse. Les burkinabés, les tunisiens, les soudanais l’ont fait, les maliens et les guinéens également. Les congolais qui l’ont exporté par le passé sont-ils moins courageux ? Évidemment non. Ce travail exige réseautage, rassemblement citoyen et lobbying fort, ce à quoi s’attèle le CRC, ce à quoi nous invitons tous nos compatriotes.

Colonel Moussounda, vous sortez votre lance-flammes, n’est-ce pas là, une expression de violence ?

Non, pas du tout. Pour vaincre les dictatures, les peuples du monde ont toujours agi tel que nous le préconisons. Les actions fortes en Afrique ont ouvert de nouveaux champs politiques et installé de nouvelles dynamiques. D’ailleurs, la fièvre qui gagne le régime de Brazzaville s’explique par l’effervescence des populations et la tiédeur des soutiens extérieurs. Le doute et la suspicion s’installent au palais, aux citoyens civils et militaires de saisir la perche.

A propos de violence, vous conviendrez avec nous que la violence est du côté de ceux qui, dans l’obscurantisme ésotérique, gouvernent par la baïonnette, pillent le Congo, bradent son patrimoine, affament ses populations, saccagent son économie, détruisent son système scolaire et sanitaire. Elle est du côté de ceux qui ont égorgé un Président en fonction en pleine journée à Brazzaville, ont fait assassiner un Cardinal, ont fait disparaitre un ancien Président, ont détruit Ikongono à Owando, ont fait disparaître plus de 300 innocents au Beach de Brazzaville en 1998, organisent des massacres dans le département du Pool, assassinent et emprisonnent les Opposants politiques, abandonnent les victimes du 4 mars 2012 à Mpila à leur triste sort…

Soyons clairs, les citoyens qui crèvent de misère ne détruiront jamais leur pays, par contre le régime actuel le fait sans état d’âmes. Pour tenter de discréditer nos actions, ces adeptes du pouvoir au bout du fusil lâchent leurs caniches, jouent à nous affubler de l’épithète « violents », sans se mirer eux-mêmes. Mais qu’ils se rassurent : cadenassés dans nos convictions, nous avons la peau dure et le mental en fer. Les menaces, propos indécents et accusations gratuites ruissèlent sur nos corps et nous endurcissent. Nous disons haut et fort qu’il n’y a ni paix ni démocratie "low-cost", et que tout sera mis à contribution pour atteindre nos objectifs. On ne peut refuser à un peuple assassiné, affamé et martyrisé d’utiliser tous les moyens en sa possession pour se libérer et garantir sa survie. Les congolais attendent leur heure.

Quels sont vos relations avec les acteurs politiques locaux, et comment fonctionnez-vous avec les Etats et sociétés qui ont des intérêts au Congo ?

Il est de notoriété publique que le Congo est une dictature, que l’insécurité physique et psychologique et la corruption sont ses armes de gestion. Dans un tel environnement, les relations avec ces forces sont gérées au cas par cas. La même approche est utilisée avec nos amis et frères de la CEMAC et de la CEEAC, avec les partenaires politiques et économiques du Congo : l’UA, la France et l’UE, les États-Unis, la Russie, la Chine. Notre diplomatie priorise les intérêts de nos populations, tout en rassurant nos amis sur les intentions du CRC qui ne posera aucun acte contraire au climat de confiance et de bon voisinage.

Vous n’êtes ni pour le dialogue, ni pour les élections, quelle est donc votre solution idoine à la crise sociopolitique et économique actuelle ?

Les 63 ans de la République du Congo ont été jalonnés de crises militaro-politiques qui se sont souvent terminées dans le sang. Les élections et les dialogues bricolés par le régime n’ont ramené que des paix de dupes, ils ont toujours servis de ruse pour dompter les opposants ou enjamber des difficultés. La situation politique et sociale actuelle, un an après le dernier dialogue de Madingou et 7 mois après les élections factices de mars 2021, nous donne raison. Les congolais attendent un vrai dialogue et de vraies élections qui redonneront ses lettres de noblesse à un peuple supplicié par les destructeurs et pillards de la République organisés en cartel aux ramifications internationales.

Vous savez que le Président congolais cumule plus de 37 ans de pouvoir, et qu’il ne se passe pas un mois sans que la presse internationale raille ce pays de 5,5 millions d’âmes dont plus des ¾ vivent sous le seuil de pauvreté. Savez-vous qu’en 1979, lorsqu’il avait ravi le pouvoir par Coup d’état, Mr Jimmy Carter était Président des Etats-Unis, Valery Giscard d’Estaing présidait la France, Willy Brandt était Chancelier d’Allemagne, James Callaghan était Premier Ministre de Grande Bretagne, Leonid Brejnev dirigeait l’URSS, Ahmadou Ahidjo Présidait le Cameroun, Léopold Sédar Senghor présidait le Sénégal ? Savez-vous que les enfants nés lorsqu’il a pris le pouvoir ont 42 ans aujourd’hui, et que l‘écrasante majorité n’a jamais travaillé. Qu’attendre d’un Congo en banqueroute, suspendu à un hypothétique accord avec le FMI ? Rien.

Vous avez promis nous parler du programme de la Renaissance que porte le CRC, qu’en est-il ?

La Renaissance est une philosophie de vie, une vision politique et sociétale chère aux Professeurs Cheik Anta Diop du Sénégal et Molefi Kete Asante des Etats-Unis d’Amérique, spécialiste des problèmes africains et afro-Américains. L’Afrique n’a pas vocation à devenir l’Europe ou l’Amérique. L’Afrique doit redevenir l’Afrique. Les Africains doivent dialoguer avec leurs propres héritages culturels, leurs danses, leurs musiques, leurs littératures orales et écrites, leurs valeurs esthétiques et sociales, leurs langues. Il s’agit non seulement de "recevoir" mais aussi de "donner", de "participer", de "construire" et surtout "d’agir", écrivent-ils.

Comme Monsieur Vusi Maviembela, Conseiller du Président Mbéki en 1997, nous pensons que la Renaissance africaine sera la "troisième phase" de l'histoire post coloniale en Afrique, après la décolonisation des années 60 et les mouvements démocratiques des années 90. La Renaissance du Congo passe par la réappropriation de notre liberté de penser et d’agir, notre capacité à assainir nos concepts sociétaux, à reconquérir notre environnement géographique et culturel et à créer la richesse. Elle doit impulser la recherche et l’innovation, renforcer le droit au Droit, à la Démocratie et à la Paix, sans nier les pesanteurs actuelles qu’il faut contourner ou positiver.Les Congolais savent que la Renaissance ne doit pas être une simple vision idéologique, groupusculaire et sans programme. Les défis et les menaces sont trop grands pour les surmonter seuls. Ils ne le seront qu’avec l’implication active des autres peuples africains.

L’Afrique a ses blessures mentales et physiques, ses tragédies et ses doutes. De nombreux peuples sous d’autres cieux ont aussi leurs moments de douleurs et leurs drames, mais ils ne lâchent jamais. Soyons du côté des optimistes qui rêvent d’une Afrique puissante et moderne, qui tourneront ses pages sombres pour prendre toute sa place aux côtés des autres continents.

Il vient de se tenir un sommet Afrique-France à Montpellier, quels leçons tirez-vous de cet évènement organisé presqu’en même temps que la diffusion sur France 2 du reportage sur cash investigation ?

Nous sommes animés par un double sentiment. Que les jeunes africains aient pu s’exprimer avec aisance sur des sujets qui les préoccupent est louable et à encourager. Le cadre était-il fait pour ça, ne laissait-il pas planer l’ombre d’une condescendance historique ?

L’Afrique doit se parler avant d’aller parler aux autres, elle doit résoudre ses problèmes et ses contradictions sur le continent, avant d’aller tendre la main aux autres. Les Organisations régionales rangées en clans linguistiques et les sommets de l’U.A qui se tiennent souvent autour des sujets cosmétiques ne devraient-ils pas sortir des logiques clientélistes et impliquer la jeunesse et la société civile dans leurs prises de décisions ? Ces instances continentales ne devraient-elles pas combattre avec fermeté les dynasties et les dictatures déguisées en démocratie ?

Cash Investigation d’Élise Lucet a humilié les Congolais de Brazzaville. Les faits dénoncés insultent nos consciences et donnent raison au CRC et à tous ceux qui veulent agir. Il n’y a pas d’alternatives à l’action, lorsque le péril guette vos enfants, vos épouses et époux, vos parents et vos amis. Les nombreux morts qui endeuillent nos familles, victimes de la Covid-19 sont là pour rappeler que le Congo n’est pas un ilot perdu quelque part loin du monde. Les couardises se payent cash. Les griots et leur chef de gang dénoncés à l’échelle internationale doivent partir.

Enfin, votre mot de fin à l’endroit des congolais et de sa Diaspora ?

J’ai été long, mais ça en valait la peine. Je remercie vos lecteurs et l’ensemble des congolais pour le temps qu’ils prendront à nous lire. Le Congo est un patrimoine commun, personne alors personne ne doit s’en approprier. Le CRC les invite à la prise de conscience, à le rejoindre, à la mobilisation pour sortir d’une situation inacceptable. Personne ne viendra d’ailleurs pour le faire à notre place. Se plaindre c’est bien, se donner les mains et agir ensemble c’est mieux. C’est maintenant ou jamais.

Je vous remercie pour cette interview sans filtre.

Les Echos du Congo-Brazzaville (Propos recueillis par Jean-Jacques DOUNDA)