Mort en exil de Philippe Bikinkita : l’opposition brise le silence pour demander la libération de tous les prisonniers politiques

L’ancien ministre congolais de l’Intérieur sous le régime du Professeur Pascal Lissouba (1992-1997), Philippe Bikinkita est mort dans la nuit de vendredi à samedi 21 août en Angleterre, presque 25 ans après la guerre civile qui avait permis au Président Denis Sassou-N’Guesso de reprendre le pouvoir. Politiquement, la seule revendication concrète portée par le président du Congrès africain pour le progrès (CAP/Opposition), Jean Itadi, a été, comme attendu, celle de la libération des prisonniers considérés comme « politiques » par l’opposition.

« Chaque Congolais compte, chaque Congolais est cher. Garder en prison des Congolais qui peuvent contribuer à construire le pays est un comble. On devrait aussi bien pour les exilés que pour les prisonniers politiques, prendre une mesure immédiate et je demande au Président Sassou-N’Guesso d'élargir les prisonniers politiques. Leur place n'est pas en prison. Ils ont leur place dans leur famille, ils ont leur place dans la cité pour contribuer à construire le Congo », a déclaré Jean Itadi qui a pris la parole devant la presse à Brazzaville.

Jean Itadi fait notamment allusion à l’ancien ministre André Okombi Salissa et au général Jean-Marie Michel Mokoko tous deux candidats malheureux à la présidentielle de mars 2016. Ils ont été inculpés pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », jugés et condamnés à 20 ans de travaux forcés en 2018.

Selon Jean Itadi, la réconciliation nationale « ne peut se construire ni dans la haine, ni dans la division ».

"La mentalité de représailles détruit les États, tandis que la mentalité de tolérance construit les nations" disait Nelson Mandela. C’est dans cette optique que le Président congolais, Denis Sassou N’Guesso, récemment réélu avec 88,40% des voix, a promis de gracier les prisonniers dits politiques, notamment le général Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa.

Le numéro un congolais a fait cette promesse lord d’un entretien exclusif avec nos confrères de Télé Sud TV.

«Nous voulons engager notre peuple sur la voie de la paix, de la détente générale, du redressement de l’économie, ça sera surement pour les cinq prochaines années une ère de détente dans le pays », a déclaré Denis Sassou N'Guesso après la cérémonie de son investiture.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville