Le Congo va devoir rendre la dépouille de l'explorateur français Savorgnan de Brazza à ses descendants en Italie

La justice française vient d'ordonner la restitution par le Congo de la dépouille de l'explorateur français, Pierre Savorgnan de Brazza, à ses descendants. Les familles reprochent au gouvernement congolais de ne pas avoir respecté des engagements pris en 2006 en hommage à un explorateur qualifié d' « humaniste » et surtout « découvreur » du Congo. Il est question de la rapatrier non pas à Alger, où elle avait été transférée après son décès en septembre 1905, mais en Italie.

Enterré à Alger auprès de sa famille, il sera exhumé en 2006 pour être transféré au Congo où ses cendres sont déposées dans un imposant mausolée de marbre de Carrare à Brazzaville.

La cérémonie se fait en grande pompe en présence de plusieurs chefs d'Etats africains et du ministre français des Affaires étrangères de l'époque, Philippe Douste-Blazy.

Ce retour dans la capitale congolaise est le fruit d'un accord entre le Congo-Brazzaville et les descendants italiens de l'explorateur.

Les descendants affirment se sentir liés par des liens de sang aux Tékés, première ethnie du Congo dont est issue le roi Makoko. Ils auraient souhaité que leur ancêtre repose à Mbé, la capitale du royaume Téké.

En échange de l'inhumation à Brazzaville, le gouvernement congolais s'était donc engagé à réaliser d'importants travaux à Mbé, au service de la population Téké.

Estimant que le Congo n'avait pas respecté ses promesses, en 2011, les descendants saisissent la justice. La cour d'appel de Paris leur donne aujourd'hui raison en ordonnant la restitution dans un délai de trois mois des restes mortuaires aux descendants.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville