Congo : Denis Sassou N’Guesso frappe du poing sur la table

Il faut remettre les pendules à l'heure. Le Président congolais ne mâche pas ses mots à propos des antivaleurs, le laxisme, la paresse… Denis Sassou N’Guesso est sorti de ses gonds, lors de la cérémonie du 62ème anniversaire de la République du Congo, pour donner quelques leçons de sagesse à ses compatriotes.

« Certains veulent vivre aux frais l’Etat, mais tout le monde oublie que l’Etat vit aux frais de chacun », a déclaré le numéro un congolais.

Ces propos dénonçant l’absentéisme des fonctionnaires congolais, qui remontent à de nombreuses décennies déjà, semblent être remis au goût du jour : « Ils viennent en retard, ils repartent en avance et ils augmentent les chances d'être payés. »

Au nom de la politique, nombreux désertent le travail, utilisent le matériel de l’Etat au profit de leur parti politique et pénalisent même les retraités.

La plupart des cadres moyens et subalternes se contentent de venir faire acte de présence le matin. L’après-midi, ils vaquent à leurs multiples occupations. La corruption et le tribalisme règnent. Les services publics vont à vau-l’eau.

Il est devenu de plus en plus ardu d’obtenir normalement un document administratif ou un service dans les délais normalement impartis. Tout recours à l’administration publique ou privée pour un papier ou une pièce spécifique, voire un service dont la délivrance est censée être régentée, du type passeport, carte d’identité, intervention des forces de sécurité, un poste budgétaire, une facture au Trésor public, nécessite un pot-de-vin.

A quelques exceptions près, la corruption est devenue endémique au Congo-Brazzaville et sévit à toutes les étapes de quelque processus que ce soit, particulièrement lorsque de fortes sommes sont en jeu.

La corruption et ses infractions connexes ou assimilées comme la concussion, le trafic d’influence, la soustraction et le détournement des biens, la gestion frauduleuse, l’enrichissement illicite, le favoritisme, la prise illégale d’intérêt, les abus des biens sociaux et le blanchiment des capitaux constituent un obstacle à l’éradication de la pauvreté et sape la capacité du pays d’atteindre ses objectifs du développement.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville