France : le Congo n’a plus d’ambassadeur à Paris

Huit mois, un délai conforme à la procédure habituelle et qui n'a rien d'anormal ? Un tel délai n'est pas neutre. En tout cas, le Congo Brazzaville n’a plus d’ambassadeur en France car son successeur n’a pas encore présenté officiellement ses lettres de créances au Président français François Hollande. De quoi étonner plus d’un observateur au regard de l’importance de la place de Paris dans la diplomatie congolaise et internationale.

Est-ce le signe d'un désintérêt ou d'une crispation ? Est-ce le signe d'un délitement supplémentaire des relations entre le Congo et la France ? Les questions fusent de partout au bord du fleuve Congo et surtout au bord de la Seine.

Ce qui est sûr, c’est que les autorités françaises sont attachées à une coopération bilatérale constructive et tournée vers l’avenir avec le Congo (ex capitale de l’AEF).

Alors, le Congo peut-il se permettre aussi longtemps de ne pas avoir d’ambassadeur accrédité en France ? Le Congo manquerait-il de cadres ou de candidats d’envergure au point qu’Henri Lopès qui était resté 18 ans à ce poste et avait alors l’honneur d’être le doyen du corps diplomatique en France, soit devenu irremplaçable ?

Des rumeurs avaient circulé sur la nomination à ce poste d’Alain Akouala Atipault, ancien ministre des Zones économiques spéciales, ancien ministre de la communication, mais le pressenti aurait été rattrapé par ses dérives verbales à l’égard de la France qui refuserait son accréditation. Info ou intox, peu importe puisque la situation n’en est pas affectée.

On rappelle que c’est en Juillet 2015, au cours de sa visite à Paris en France, que le Président Denis Sassou Nguesso avait acté le départ d’Henri Lopès de l’ambassade du Congo en France.

L’absence prolongée d’un ambassadeur du Congo en France arrangerait-elle les affaires des autorités congolaises actuelles ? Arrangerait-elle celles de la France officielle d’aujourd’hui ? La réponse est avec le premier président élu de la Nouvelle République le 20 mars prochain.

Germaine Mapanga