Celui qui veut aller loin ménage sa monture. Cotisation spéciale pour les cadres et militants du parti congolais du travail, le parti au pouvoir depuis plus de 40 ans a défini une stratégie de long terme pour diversifier les sources de revenus du parti présidentiel.
La présidentielle de 2021 ? Officiellement, le président Denis Sassou N’Guesso n’en parle « jamais ». Le nouveau secrétaire général du PCT, Pierre Moussa a pourtant chargé ses troupes de bâtir une stratégie de financement sur le long terme, afin d’avoir les moyens nécessaires pour mener campagne le moment venu.
« A l’occasion de son dernier congrès, le PCT a pris la résolution de demander au camarade Denis Sassou N’Guesso de faire acte de candidature à cette élection majeure. Nous devons donc dès à présent nous mettre en ordre de bataille pour garantir à notre candidat une brillante victoire. Il s’agit là, vous vous en douter, d’un autre challenge d’envergure », a-t-il rappelé, précisant que la cotisation spéciale permettrait au PCT de disposer des moyens financiers nécessaires à la réalisation de ses objectifs.
Au sein du PCT, une poignée de membres de la direction ont pour mission de transformer le parti en une vraie machine électorale, disposant de larges ressources, afin d’aborder en position de force la présidentielle de 2021.
Dans une situation financière compliquée, le PCT n’a pas lésiné sur les moyens en 2016. Il a réuni, après des collectes initiées dans les comités d'arrondissements de Brazzaville, une somme de 46 millions de FCFA pour soutenir la candidature du président Denis Sassou N’Guesso à la présidentielle du 20 mars 2016. Un investissement conséquent rendu possible grâce à la contribution des militants et sympathisants dans le cadre de l’opération « gagnant avec le peuple » admirablement conçue par les responsables du PCT. Cette somme était largement au-delà du montant exigé par la nouvelle loi électorale qui fixe le frais de candidature à 25 millions de FCFA.
Le président Denis Sassou-N’Guesso a été désigné candidat à la présidentielle de 2021 à l’issue du congrès du Parti congolais du travail (PCT, parti au pouvoir depuis plus de 40 ans). Agé de 76 ans, le président Sassou-N’Guesso cumule trente-cinq ans à la tête du Congo. Selon la Constitution, il a le droit de se présenter à la présidentielle de 2021 et, pour la dernière fois, en 2026.
Guy Brice Parfait Kolélas, président de l’Union des démocrates humanistes (UDHYUKI), une formation de l’opposition constitutionnelle s’est auto-désigné candidat de son parti à l’élection présidentielle de 2021. Il semble avoir exclu toute idée des primaires à l’opposition constitutionnelle que dirige Pascal Tsaty Mabiala. Pour soutenir son candidat, l’UDH-Yuki a mis en place un fonds dont l’objectif est de collecter 25 millions FCFA comptant pour le dépôt de candidature. C’est ainsi qu’une somme de plus de 2,5 millions FCFA a été collectée récemment. Guy Brice Parfait Kolélas a demandé aux gestionnaires du fonds de soutien à sa candidature de redoubler d’efforts pour que cette structure soit d’un grand secours pour le parti en vue du financement des activités de campagne de l’élection présidentielle.
Contrairement à lui, Paulin Makaya qui a fait état de son rêve d’accéder à la magistrature suprême sous le label de son parti UPC, se dit ouvert. Ce dernier peut toutefois apporter son soutien à un autre candidat de l’opposition à laquelle il appartient.
En attendant, tous les ingrédients sont réunis pour « le chacun pour soi ». La guerre des égos n’étant pas encore finie. Bien au contraire, elle se renforce au sein de l’opposition congolaise.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville
