Congo - Présidence : Les ‘’charlatans du fake-news’’ attribuent un logement newyorkais à Claudia Sassou N’Guesso

Un texte véhiculé sur les réseaux sociaux et présenté comme étant un rapport de l’ONG Global Witness révèle que la ‘’fille du président du Congo-Brazzaville aurait détourné des fonds publics pour acheter un appartement de luxe dans le complexe résidentiel et hôtelier de Donald Trump à New York. Ledit rapport assure que Claudia Sassou-Nguesso, la directrice de la communication de la présidence, a fait appel à un homme de paille pour s’offrir cet appartement de 7 millions de dollars à Manhattan. Il s'agirait en fait d'un faux.

Qui est donc le propriétaire de l’appartement 32G de la Trump International Hotel and Tower ? Sur le papier, il s’agit de la société Ecree. Mais selon Global Witness, la vraie propriétaire de ces 164 mètres carrés avec vue sur Central Park serait plutôt Claudia Sassou-Nguesso.

Pour effectuer cette transaction, elle aurait fait appel à un intermédiaire, l'homme d’affaires portugais José Veiga, représentant d'Asperbras, géant brésilien du BTP, implanté à Brazzaville depuis que le Brésil a effacé la dette du Congo. Cet homme d'affaires francophone fait par ailleurs l’objet d’une enquête au Portugal dans une affaire de corruption et de blanchiment d’argent.

Pour faciliter l’acquisition, qui remonte à 2014, Asperbras aurait viré des fonds de filiale en filiale, notamment aux Îles Vierges britanniques, un paradis fiscal notoire.

Global Witness l’affirme sur la foi des relevés bancaires qu’elle a pu consulter. Elle ajoute qu’une société-écran à Chypre et un cabinet d’avocats international sont aussi mêlés à cette histoire. L'ONG appelle donc la justice américaine à enquêter sur cet appartement aux murs de marbre rose.

Dans l’entourage de Claudia Sassou-Nguesso, on assure que le rapport de Global Witness est un « faux » et que cette dernière « n'a jamais acheté une maison dans les lieux indiqués et n'a pas l'intention d'en acheter. »

Depuis qu’ils ont doublé leur pouvoir de nuisance des aptitudes à la maitrise de Photoshop, les charlatans du net ne reculent désormais devant rien, dans la production des fake-news. Un prête-nom, fut-ce une ONG ayant pignon sur rue, un texte cousu de contre-vérités et habilement illustré pour faire vrai, et le tour est joué. Pour le reste, les réseaux sociaux se chargent de diffuser une production qui est en fait un faux à des fins de nuisance à autrui.

En septembre dernier, des petits malins du Net ont encore frappé fort. La nouvelle de l’arrestation de Claudia Ikia Sassou Nguesso, avec des valises d’euros à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle a été propagée en boucle dans les milieux congolais de France.

Dans un contexte contemporain où les technologies de l'information sont plus pressantes et plus rapides, de nombreux congolais de France, très hostiles au pouvoir de Brazzaville et à la famille présidentielle, ont crié victoire.

Il s'agit encore d'un fake news parti de ces détracteurs.

Ces derniers temps, une vaste campagne de diffamation orchestrée par une certaine presse friande du « buzz » et hostile au pouvoir de Brazzaville et à la famille du président congolais inonde les réseaux sociaux.

Certaines informations sont parfois sans fondement réel. Des informations qui ont juste une très bonne place dans la corbeille des ragots.

La rumeur tout simplement.

Bertarnd BOUKAKA / Les Echos du Congo Brazzaville